L'opposition ukrainienne rêve de dollars

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Catherine Ashton, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ment ouvertement aux Ukrainiens lorsqu'elle promet publiquement au pays une aide financière généreuse, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Catherine Ashton, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ment ouvertement aux Ukrainiens lorsqu'elle promet publiquement au pays une aide financière généreuse, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La chef de la diplomatie européenne propose en effet à l'opposition ce que les autorités économiques de l'UE ne sont pas capables d'offrir à l'Ukraine.

La déclaration d'Ashton affirmant que Washington et Bruxelles travaillaient ensemble sur un plan d'aide financière au profit de l'Ukraine, a été rapidement démentie par les Américains.
La porte-parole du département d'État Jennifer Psaki a corrigé ces propos : selon elle toutes les discussions sur l'octroi d'une telle aide sont de "nature préliminaire" et aucune décision n'a encore été prise à ce sujet. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a réagi plus fermement en réitérant la position de l'UE : personne n'a l'intention de payer l’Ukraine pour qu’elle signe un accord d'association avec l'Union européenne.

Les promesses d'Ashton ne sont donc que de belles paroles adressées à ceux qui croient dur comme fer à la générosité européenne. Car en réalité les sympathisants occidentaux ne proposent à l'Ukraine ni nouveaux crédits ni aide économique gratuite.

Par ailleurs, un grand scandale diplomatique a éclaté autour de la visite d'Ashton à Kiev : le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères (MAE) Alexandre Loukachevitch a déclaré qu'en dépit de leurs requêtes, de nombreux médias russes n'ont pas été admis à la conférence organisée par la haute représentante de l'Union. L’entourage d'Ashton a expliqué le refus d’accréditer ces journalistes par des "difficultés en termes de logistique et de sécurité".

La Rada (parlement ukrainien) s'est réunie mardi pour évoquer le projet de réforme de la Constitution. Selon le scénario de l'opposition, cette réforme implique le retour au texte de 2004. Les opposants cherchent à réduire le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch et accorder aux députés le droit de former le gouvernement. Cependant, le Parti des régions au pouvoir a montré pendant le débat sur la loi d'amnistie qu'il n'avait pas l'intention de capituler devant la minorité parlementaire. Y compris sur la réforme du gouvernement.

Les Ukrainiens devront faire un choix entre les crédits russes et la coopération entre les entreprises des deux pays, ou les promesses des politiciens européens d'examiner à terme l'adhésion de Kiev à l'UE. Après tout, les commissaires européens ne peuvent rien proposer de concret à l'Ukraine. Mais l'opposition prend pourtant ces promesses pour argent comptant dans l'espoir de convaincre les Ukrainiens avec de belles paroles sur un avenir prospère.

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