Europe: la peur bloque les relations Est-Ouest

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La majorité des Allemands considère le conflit ukrainien comme la crise la plus dangereuse à l'heure actuelle dans le monde selon l'agence allemande DPA, rapporte mardi 9 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La majorité des Allemands considère le conflit ukrainien comme la crise la plus dangereuse à l'heure actuelle dans le monde selon l'agence allemande DPA, rapporte mardi 9 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon un sondage de l'Institut YouGov, 57% des personnes interrogées perçoivent une grave menace pour l'Allemagne dans les affrontements entre les forces gouvernementales et les troupes séparatistes prorusses dans le Donbass. Près de 45% des Allemands sont persuadés que la crise ukrainienne est la principale menace à la paix sur la planète.

Dans ce sens, il convient de noter la publication de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel sur l'influence des sondages sur la chancelière allemande Angela Merkel, selon laquelle cette dernière dépendrait bien plus des études d'opinion qu'on ne le supposait auparavant. Lors du précédent mandat de son gouvernement (Merkel en est à son troisième consécutif) l'agence fédérale allemande de presse avait été contrainte, par une décision de justice, à publier 600 sondages commandés et tenus secrets par le gouvernement.

Merkel souhaitait alors connaître l'attitude de la population envers les plans du gouvernement et son appréciation de membres concrets du gouvernement. L'hebdomadaire cite même des exemple: des études avaient été commandées pour connaître la position des Allemands sur la politique environnementale, le service militaire obligatoire et leurs valeurs dans la vie quotidienne. Souvent, les résultats de ces sondages apparaissaient même dans les déclarations de la chancelière.

Dans le cas présent, il est important de comprendre pourquoi la ligne conduite par les politiciens européens vis-à-vis de la Russie est déterminée, au fond, par les dispositions de la foule. Sachant que cette dernière est facilement manipulable. Le polonais Datalife Engine Softnews Media Group souligne que du point de vue de la population du pays, "une vie sans émotions négatives envers ses voisins, qu'on craint constamment, est probablement impossible sauf dans un état d'inconscience. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être pragmatiques car les émotions guident même notre élite, majoritairement incapable de surmonter ses propres barrières socioculturelles. Au final, même si quelqu'un est médisant envers la Russie ou maudit l'Allemagne, au fond du cœur il les craint, parce que nous sommes incapables de nous défendre contre nos voisins. Malheureusement, nous sommes un pays faible, mal géré, qui n'exprime pas ses propres intérêts mais représente ceux des autres".

Ces phobies sont probablement réparties, dans une certaine mesure, entre les dirigeants européens mais sont utilisées par d'autres pays à leurs fins. C'est pourquoi des affirmations sans preuve sont si facilement admises par certains politiciens occidentaux. Ce sont bien ces phobies qui constituent un point de non-retour dans les relations Ouest-Est, indépendamment des résultats acquis ou en cours d'acquisition dans les négociations sur les problèmes primordiaux de notre époque.

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