La France veut déverrouiller son économie

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Un nouveau conflit se profile à l'horizon au cœur de l'Europe: dans son nouveau projet de loi économique, le gouvernement français semble se rebeller contre Bruxelles et l'Allemagne car il n'a pas suivi les recommandations de la Commission européenne et des amis de Berlin, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Un nouveau conflit se profile à l'horizon au cœur de l'Europe: dans son nouveau projet de loi économique, le gouvernement français semble se rebeller contre Bruxelles et l'Allemagne car il n'a pas suivi les recommandations de la Commission européenne et des amis de Berlin, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Les eurodéputés ne voient dans ce texte que des "demi-mesures". Mais le président français a ses raisons: il souhaite reconquérir l'électorat de gauche, profondément déçu par lui et par la politique des socialistes.

Un programme de réformes destiné à dénouer le cou de l'économie française a été annoncé hier en grande pompe à Paris. Le gouvernement de Manuel Valls a l'intention de priver d'une partie de leurs pouvoirs les représentants de professions juridiques (notamment les notaires), de simplifier la réglementation de certaines branches d'affaires et de commerce, ainsi que d'autoriser les magasins à ouvrir le dimanche une fois par mois. Pour la première fois depuis des décennies, des bus appartenant à des sociétés commerciales et non à l’État circuleront dans les rues des villes françaises.

Le plan de réforme a été présenté par Emmanuel Macron, nommé ministre de l’Économie en août dernier. Selon cet ancien banquier, ces mesures doivent donner un coup de pouce à la croissance économique et guérir le chômage très élevé de la Ve République.

D'après le ministre de 36 ans, son programme est crucial et marque un tournant non seulement pour le PS mais aussi pour la France entière. Toutefois, l'opinion publique n'est pas convaincue par les démarches du gouvernement. Le Plan pour la croissance et l'activité manque manifestement de mesures clés qui pourraient assouplir la législation rigide en vigueur sur le marché du travail, qui empêche les entrepreneurs d'engager du personnel.

Les réformes françaises étaient attendues à Bruxelles avec impatience. La Commission européenne a déjà reporté à trois reprises les délais pour que Paris tienne ses engagements de réduction du déficit à 3% du PIB. Ces délais ont été reportés jusqu'à mars 2015 en échange de "réformes radicales" mais le nouveau programme Hollande-Valls-Macron est loin de l'être. La Commission européenne ne sera certainement pas satisfaite par les propositions françaises. Par conséquent, l'UE infligera à coup sûr en mars une amende de plusieurs milliards d'euros à la France pour avoir manqué à sa promesse de réduire le déficit budgétaire.

Il est fort à parier que le programme de réformes proposé par la deuxième économie de la zone euro ne satisfasse pas non plus Berlin. "La Commission européenne a laissé clairement entendre que c'était insuffisant. Et je soutiens pleinement ce point de vue", a déclaré Angela Merkel au quotidien allemand Die Welt en évoquant les réformes françaises.

Quelques heures après la publication de l'interview de la chancelière, le premier ministre français a pris la parole à la télévision française. Il a déclaré que son gouvernement avait décidé de "calmer les ardeurs" dans les réformes pour "choisir un avenir et rester ouvert au monde".

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