Le secrétaire d'État John Kerry endosse aujourd'hui le rôle de médiateur entre la Maison blanche et le congrès. Lors d'une intervention devant les journalistes il a averti qu'en cas d'échec, les USA seraient les principaux perdants. Le chef de la diplomatie américaine a pour la première fois établi un lien direct entre la question iranienne et le leadership mondial des États-Unis. Il est persuadé que l'autorité de l'Amérique est en jeu, ainsi que sa capacité à coopérer avec les alliés européens sur d'autres dossiers comme les pressions sur la Russie en ce qui concerne l'Ukraine. A cet égard, John Kerry a mentionné à deux reprises le président russe Vladimir Poutine, qui "ne reste pas assis les bras croisés".
John Kerry a rappelé aux républicains que l'administration Bush aspirait, déjà en son temps, à un accord nucléaire avec Téhéran, et que l'entente actuelle n'était pas une invention des démocrates que les républicains devaient bloquer. Au contraire, l'administration Obama n'a fait que terminer le travail commencé par le président républicain Bush. Le second argument de Kerry a également affirmé que les républicains ne connaissaient pas assez le texte de cet accord de plus de 150 pages et agissaient selon le principe "je n'ai pas lu mais je donne mon avis".
Quid en cas d'échec de l'accord? John Kerry a d'abord résolument balayé un tel scénario, avant de finalement en énumérer les conséquences internationales négatives pour l'Amérique. Selon lui, le fiasco de l'accord nucléaire entraînerait une réaction en chaîne dans les relations des États-Unis avec leurs alliés en Europe et en Asie, ainsi que d'autres acteurs mondiaux clés comme la Chine et la Russie. Au final, l'Amérique perdrait son poids et son autorité, ainsi que la possibilité de conserver son leadership mondial.
Le secrétaire d'État n'a pas omis de mentionner la crise ukrainienne. D'après lui, si le congrès n'approuvait pas l'accord nucléaire conclu par les diplomates, les alliés européens des États-Unis pourraient renoncer à soutenir la position américaine dans la crise ukrainienne et ne pas répondre à l'appel des USA de renforcer la pression sur la Russie. Kerry estime qu'à terme, cette dernière devrait être renforcée si les accords de Minsk sur le Donbass n'étaient pas entièrement remplis. Ainsi, le haut représentant de l'administration Obama a reconnu pour la première fois que Washington faisait pression sur ses alliés européens concernant la politique de sanctions vis-à-vis de la Russie.