Vote sur le dossier iranien: l'heure de vérité pour les démocrates américains

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L'administration Obama joue son va-tout pour s'assurer le soutien de "l'accord du siècle" sur l'Iran à la Chambre des représentants et au Sénat, écrit jeudi 13 août le quotidien Kommersant.

Le secrétaire d'État John Kerry endosse aujourd'hui le rôle de médiateur entre la Maison blanche et le congrès. Lors d'une intervention devant les journalistes il a averti qu'en cas d'échec, les USA seraient les principaux perdants. Le chef de la diplomatie américaine a pour la première fois établi un lien direct entre la question iranienne et le leadership mondial des États-Unis. Il est persuadé que l'autorité de l'Amérique est en jeu, ainsi que sa capacité à coopérer avec les alliés européens sur d'autres dossiers comme les pressions sur la Russie en ce qui concerne l'Ukraine. A cet égard, John Kerry a mentionné à deux reprises le président russe Vladimir Poutine, qui "ne reste pas assis les bras croisés".

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Malgré un lobbying actif au congrès, la Maison blanche n'est pas sûre qu'au moment décisif les opposants à l'accord nucléaire n'obtiendront pas les deux tiers des voix requis pour annuler le veto présidentiel contre leur éventuelle décision de rejeter l'accord nucléaire.

John Kerry a rappelé aux républicains que l'administration Bush aspirait, déjà en son temps, à un accord nucléaire avec Téhéran, et que l'entente actuelle n'était pas une invention des démocrates que les républicains devaient bloquer. Au contraire, l'administration Obama n'a fait que terminer le travail commencé par le président républicain Bush. Le second argument de Kerry a également affirmé que les républicains ne connaissaient pas assez le texte de cet accord de plus de 150 pages et agissaient selon le principe "je n'ai pas lu mais je donne mon avis".

Quid en cas d'échec de l'accord? John Kerry a d'abord résolument balayé un tel scénario, avant de finalement en énumérer les conséquences internationales négatives pour l'Amérique. Selon lui, le fiasco de l'accord nucléaire entraînerait une réaction en chaîne dans les relations des États-Unis avec leurs alliés en Europe et en Asie, ainsi que d'autres acteurs mondiaux clés comme la Chine et la Russie. Au final, l'Amérique perdrait son poids et son autorité, ainsi que la possibilité de conserver son leadership mondial.

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L'une des déclarations les plus sensationnelles concernait le dollar américain qui, selon le chef de la diplomatie américaine, "pourrait cesser d'être la monnaie de réserve mondiale". "Poutine et la Chine travaillent ensemble, la Russie a récemment organisé le sommet des Brics, ils n'attendent pas nos indications pour savoir quoi faire", déclare Kerry, rappelant la désapprobation accrue du système de Bretton-Woods instauré après la Seconde Guerre mondiale.

Le secrétaire d'État n'a pas omis de mentionner la crise ukrainienne. D'après lui, si le congrès n'approuvait pas l'accord nucléaire conclu par les diplomates, les alliés européens des États-Unis pourraient renoncer à soutenir la position américaine dans la crise ukrainienne et ne pas répondre à l'appel des USA de renforcer la pression sur la Russie. Kerry estime qu'à terme, cette dernière devrait être renforcée si les accords de Minsk sur le Donbass n'étaient pas entièrement remplis. Ainsi, le haut représentant de l'administration Obama a reconnu pour la première fois que Washington faisait pression sur ses alliés européens concernant la politique de sanctions vis-à-vis de la Russie.

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