Iran: la mode au pays des ayatollahs

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L'Iran redevient un sujet permanent d'actualité – aussi bien avec les événements en Syrie que le programme nucléaire du pays.

Mais au-delà de la grande politique, des ayatollahs sévères et de l'exotisme perse dans l'un des pays du Moyen-Orient les plus diabolisés par la propagande occidentale, une véritable industrie de la mode prospère dans la République islamique.

L'agence de mannequins Behpooshi de Téhéran a été fondée il y a sept ans mais a travaillé clandestinement pendant la majeure partie de cette période. Il y a deux ans, son propriétaire a soumis une requête au bureau du leader religieux actuel du pays — l'ayatollah Ali Khamenei — demandant si un acte de droit islamique interdisait l'activité de l'industrie de la mode ou du mannequinat. Il s'est avéré que non. Les dirigeants iraniens ont donc, tout en reconnaissant ce fait, organisé un groupe de travail pour réglementer l'industrie de la mode.
Malgré certaines restrictions, il est donc possible désormais d'organiser en Iran des défilés de mode — si la marque est enregistrée et que son propriétaire a réuni certains documents. Il existe même aujourd'hui une Semaine de la mode de Téhéran, qui s'est déroulée pour la première fois cette année au Sam Centre. Les spectateurs peuvent y assister uniquement sur invitation, l'accès aux défilés féminins est fermé aux hommes, mais c'est déjà un progrès.
Une jeune fille portant un voile - Sputnik Afrique
Mode + religion = la formule du succès?

Les mannequins iraniens (des hommes uniquement) arrivent également à faire carrière en Europe. Par exemple, Dana Mashallah Poor est devenu récemment le visage de la marque Dorsa, fabricant d'accessoires en cuir, a participé aux campagnes publicitaires de Davidoff et de Pal Zileri. Les couturiers iraniens indépendants se sentent également plus libres en dehors du pays. Farnaz Abdoli, par exemple, promeut sa marque Pooshema (auparavant Poosh) qui fabrique des vêtements parfaitement laïques, tout en restant dans le cadre des canons religieux.

La couturière Anousheh Assefi, qui vit en Iran, a terminé une université de designer. Elle possède la marque Anar fondée en 2006.

Les Iraniennes ont également leur couturière "hipster" — Miryam Vahidzadeh de Chiraz. Diplômée d'architecture, elle a enregistré sa marque Radaa en 2012 et conçoit des vêtements correspondant au code vestimentaire islamique, mais pas vraiment traditionnels: des tenues hautes en couleur à partir d'un tissu qui ne se froisse pas, confortables et appréciées par les jeunes.

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