La fondation Carnegie s'intéresse au phénomène de la «mystérieuse âme russe»

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L'ONG a alloué 3 millions de dollars à trois universités américaines pour qu'elles développent des programmes d'études sur la Russie. Selon la Fondation, cette sphère de recherche est effectivement en déclin dans la science américaine.

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L'organisation souligne l'importance stratégique d'études sur la Russie, l'un des plus importants acteurs sur la scène internationale avec lequel les relations continuent de se détériorer. Les experts pensent que l'incompréhension des processus politiques qui se déroulent en Russie par la classe politique américaine s'explique par le fait que ces dix dernières années, les centres analytiques spécialisés s'orientaient uniquement sur les informations venant de l'opposition hors système éloignée de la situation réelle dans le pays.

La bourse, sous l'appellation générale « Étude de la Russie », note ainsi que « les relations entre la Russie et les États-Unis continuent de se détériorer ». Parmi les principales causes de ce processus: le déclin des études russes dans la science américaine. « On ne peut plus l'ignorer, selon les organisateurs, car la Russie joue un rôle important sur la scène internationale ».

C'est pour cette raison que la Fondation Carnegie de New York a alloué 1 million de dollars à l'université Columbia, à l'université de l'Indiana à Bloomington et à l'université du Wisconsin à Madison pour « améliorer les recherches sur la Russie ».

La somme importante accordée aux universités sélectionnées vise à encourager leur personnel à étudier la Russie, à contribuer à leur coopération avec les communautés et les institutions scientifiques russes et organiser des recherches.

La Fondation Carnegie rappelle qu'elle a joué un rôle central dans la fin de la Guerre froide et souligne notamment qu'elle fut à l'initiative du Centre des études soviétiques créé en 1948 auprès de l'université de Harvard.

Le directeur de l'Institut des USA et du Canada affilié à l'Académie des sciences de Russie, Valeri Garbouzov, sous-estime le rôle de l'organisation dans le bilan de la Guerre froide.

« La corporation Carnegie est un brain trust qui étudie la politique de différents États, et la Russie fait partie des principaux sujets étudiés. Pendant la Guerre froide, c'était particulièrement important. Elle proposait des prévisions et des analyses objectives sur la société de l'URSS et son économie ».

La Russie exerce une influence sur le développement des États-Unis depuis déjà un siècle: c'est pour cette raison que les créateurs de la bourse ont jugé nécessaire que les scientifiques américains approfondissent leurs connaissances sur ce pays.

« La Fondation Carnegie de New York fut l'une des premières à noter l'importance d'étudier les pays et les régions ayant une importance particulière pour la politique étrangère des USA. L'Union soviétique — puis la Russie — était l'un des principaux domaines de recherche de l'organisation. Nous nous fixions pour objectif de mieux comprendre les événements politiques, économiques, culturels et sociaux dans le pays », explique Vartan Gregorian, président de la Fondation Carnegie de New York.

Et d'ajouter: « C'est pourquoi notre organisation relance l'initiative pour renforcer l'étude de la Russie dans les universités américaines. Nous voyons qu'aujourd'hui Moscou reste un acteur important sur la scène internationale ».

Le réseau des centres Carnegie a activement étudié la Russie dans les années 1990 et au début des années 2000. Durant une certaine période, les programmes Carnegie à Moscou étaient supervisés par Michael McFaul, qui fut en 2009 le conseiller spécial de Barack Obama pour la sécurité nationale et directeur du département Russie et Eurasie auprès du Conseil de sécurité nationale des USA. Il a été remplacé par Rose Gottemoeller, qui en 2012 était sous-secrétaire d'État au contrôle des armements et à la sécurité internationale.

A partir du milieu des années 2000, les investissements versés au centre Carnegie de Moscou ont considérablement baissé, ce qui s'est reflété sur la compréhension par la science américaine des processus à l'œuvre en Russie.

Selon Valeri Garbouzov, le financement des études sur la Russie a augmenté aujourd'hui car les milieux académiques américains savent qu'elles sont nécessaires dans la mesure où la perception de la Russie dans le pays est aujourd'hui trop linéaire, comme la situation en Ukraine l'a montré aux USA.

L'investissement de fonds aussi important pour la recherche scientifique montre que les USA reconnaissent la Russie comme leur principal rival, et que les scientifiques considèrent l'avis des médias américains comme négligeable.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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