« A l'époque, la Terre était dans une impasse: des formes de vie plus complexes ne pouvaient pas apparaître car l'oxygène présent dans l'atmosphère était insuffisant. De plus, il en manquait également pour le développement de plantes complexes sans lesquelles le taux d'oxygène dans l'air ne pouvait pas dépasser 10 %. C'est seulement avec leur apparition que la vie sur notre planète a fait un pas en avant », résume Tim Lenton de l'université d'Exeter ( Royaume-Uni ).
Cette première vie terrestre a perduré jusqu'à la Grande oxydation quand, il y a environ 2,4-2,32 milliards d'années, le taux d'oxygène dans l'atmosphère est passé de 0,0001 % à 21 %.
L'histoire de l'évolution de la vie s'est alors arrêtée pendant deux milliards d'années: à en juger par les « chroniques » géologiques — très modestes — l'évolution de la vie s'est figée jusqu'à l'explosion cambrienne il y a 550 millions d'années, quand sont apparus tous les groupes contemporains d'animaux multicellulaires.
Tim Lenton et ses collègues ont tenté de découvrir la raison d'un tel coup de frein dans l'évolution de la vie sur Terre en étudiant tous les facteurs connus distinguant l'époque cambrienne des ères géologiques précédentes.
C'est seulement quand la partie inerte de la planète Terre a été colonisée par les premiers microbes « terrestres » et plantes primitives il y a environ 600-500 millions d'années que cet équilibre a été rompu. Alors, l'apport en oxygène a commencé à dépasser sa dépense, ce qui a provoqué" l'explosion cambrienne et la reprise de l'évolution de la faune et de la flore.
Un autre groupe de chercheurs a émis récemment l'hypothèse que l'explication ne résidait pas dans l'oxydation des roches mais dans le fait que la vie avait pratiquement disparu après la fin de la Grande oxydation en parvenant à s'adapter à l'oxygène et en perdant la capacité de vivre dans un milieu qui en était dépourvu. Les débats sur l'origine de la vie sur Terre risquent donc de durer encore longtemps.
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