Sur qui tirent les soldats ukrainiens : le Donbass dans l'objectif d'un photographe

© Sputnik . Irina Gerashchenko / Accéder à la base multimédiaDonbass
Donbass - Sputnik Afrique
S'abonner
Après le début du conflit dans le Donbass en Ukraine, un photographe de Kramatorsk, sous le pseudonyme de Dan Levi, a abandonné l'aspect commercial de sa profession pour couvrir les événements.

Aujourd'hui, il travaille avec la correspondante de guerre Irina Lachkevitch sur un projet baptisé «Regardez le Donbass dans les yeux», qui aboutira à la publication d'un recueil de photos d'enfants vivant dans la zone des opérations militaires. Par cet ouvrage, Dan Levi veut «montrer aux Ukrainiens sur qui tirent vraiment nos soldats». Selon la chaîne RT.

Dan Levi est né et a grandi à Kramatorsk. Quand la guerre est arrivée dans sa ville, il a voulu «être au cœur des événements».

«Comme dans bien d'autres villes de la région ont commencé des manifestations, des prises d'établissements publics, le blocage du matériel ukrainien par les habitants: j'essayais de prendre tout cela en photo», raconte-t-il.

Avant la guerre, il photographiait plutôt par plaisir et n'avait pas fait d'études spécifiques. Il a abandonné la photo commerciale après le début de la guerre.

«A l'époque personne ne comprenait où allaient les choses et quels événements suivraient, mais j'avais un ressenti très clair de m'intéresser à tout ce qui était nouveau et le sentiment d'avoir besoin de tout voir de mes propres yeux», livre le photographe.

Actuellement, Dan Levi vit à Donetsk. Il a vu pour la dernière fois sa ville natale en 2015, où il avait pu se rendre en contournant les postes de contrôle ukrainien. Puis il a été inscrit dans la base de données du site Mirotvorets. Le centre de recrutement a envoyé plusieurs convocations à son nom.

Sur sa page Facebook, Dan Levi publie souvent des photos d'enfants du Donbass. Selon lui, au lieu de se familiariser avec le monde ces enfants sont contraints de «s'adapter au délabrement environnant, à la peur chronique, à la pénombre et à l'humidité des sous-sols où certains d'entre eux ont dû passer des mois entiers».

«Une fillette a raconté que depuis le début de la guerre le temps s'était arrêté pour elle, et trois ans plus tard elle a toujours l'impression d'avoir neuf ans — comme au jour où la guerre a commencé», rapporte le photographe.

Dan a pris l'une de ses photos les plus célèbres en 2015 à Debaltsevo, pendant une distribution d'aide humanitaire. Deux semaines avant, la ville avait été à l'épicentre des activités militaires qui avaient privé les habitants d'électricité, d'eau et de gaz.

A l'heure actuelle, le photographe travaille avec la correspondante de guerre Irina Lachkevitch sur un projet baptisé «Regardez le Donbass dans les yeux» qui conduira à la publication d'un recueil photo. Il contiendra des portraits en noir-et-blanc d'enfants qui vivent depuis longtemps dans les régions bombardées et dans les villages de la ligne de front.

«L'objectif sera de montrer à la société ukrainienne nationaliste les yeux de ceux qui font en réalité l'objet des tirs de leurs soldats et que les Ukrainiens doivent haïr par défaut, conformément à la politique imposée par l'État», explique Dan Levi.

Pour lui, le plus important est l'écho de la société. Les images qui «percent le mur de l'indifférence» deviennent ses favorites.

«Si en voyant une photo, en apprenant des choses sur la personne ou sur l'histoire illustrée, des gens ont voulu aider quelqu'un et l'ont fait, alors cette photo ne peut pas ne pas devenir favorite», conclut le photographe.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала