Contrairement aux consignes d'Airbus, le commandant de l'A321 a posé l'avion sans train d'atterrissage

© Sputnik . Valery Melnikov / Accéder à la base multimédiaUn Airbus A321 se pose en catastrophe dans la région de Moscou
Un Airbus A321 se pose en catastrophe dans la région de Moscou - Sputnik Afrique
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La méthode d'atterrissage relève du choix du pilote de l'avion, s'accordent à dire les experts interrogés par le quotidien RBC. Le fait que les passagers ont survécu montre que cette décision était la bonne.

Le commandant de l'A321, qui a posé l'avion dans un champ de maïs dans la région de Moscou, n'a pas sorti le train d'atterrissage, alors que le constructeur préconise d'atterrir sur le sol avec le train sorti, ont déclaré les experts à RBC. Les consignes de sortir le train en atterrissant sur terre se trouvent effectivement dans la check-list de la présentation d'Airbus, qui décrit les conséquences des agissements des pilotes lors d'un atterrissage d'urgence sur l'eau ou sur terre. Cette check-list a été confirmée par les pilotes.

«Selon les recommandations de Boeing et d'Airbus, il faut atterrir sur l'eau sans sortir le train d'atterrissage, et sur le sol avec le train sorti. Mais le commandant a le droit de prendre la décision qu'il juge la plus juste et assume la responsabilité du résultat. En l'occurrence tout le monde est en vie, c'est une très bonne chose. Si les deux moteurs étaient endommagés, alors c'est un exploit. Et c'est une chance qu'un champ de maïs se soit trouvé avec une forêt devant et qu'il ait plu ces derniers jours: le sol humide minimise les risques d'incendie», a déclaré Igor Deldioujov, président du syndicat des pilotes de Cheremetievo.

Le lieu où l'Airbus A321 a atterri dans la région de Moscou, filmé par un drone - Sputnik Afrique
Le lieu de l’atterrissage d'un Airbus A321 dans un champ de maïs filmé par un drone

«En cas de panne des moteurs à grande altitude, le pilote applique la check-list, la procédure qui exige la sortie du train en altitude», a expliqué à RBC Alexeï, pilote d'un Airbus A320. Si les pilotes n'ont pas suffisamment d'altitude ou de temps pour sortir le train, il peut être inutile d'accomplir cette procédure et il vaut mieux se concentrer sur d'autres actions nécessaires pour sauver les passagers, dit-il.

«Le train d'atterrissage sort très lentement. Si l'avion vole bas, moins de 300 m, un train peut sortir ou non. Ce qui pourrait devenir encore plus compliqué que de faire atterrir sur le fuselage: l'avion pourrait tourner au moment de l'impact», explique Alexeï.

Néanmoins, la décision définitive revient au commandant, qui évalue la situation concrète, et les pilotes de l'A321 ont pris la bonne décision, s'entendent à dire les experts.

«Les consignes stipulent que le capitaine ou le pilote de l'avion a le droit de s'écarter de toute directive s'il agit en fonction de son expérience et de ses connaissances afin de terminer le vol avec succès», a indiqué le pilote d'A320.

Cependant, les circonstances réelles peuvent apporter des correctifs significatifs, estime l'expert.

Atterrissage d’urgence d’un avion de ligne dans la banlieue de Moscou
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Atterrissage d’urgence d’un avion de ligne dans la banlieue de Moscou

«Il pouvait manquer de temps pour sortir le train. Le champ pouvait être irrégulier, il pouvait y avoir des ravins, des tranchées, des trous. L'atterrissage du train dans un tel ravin entraîne ce qui est arrivé à Cheremetievo au Sukhoi Superjet 100: le train est arraché, il brise une partie de l'aile, les réservoirs se percent, le kérosène fuit (et il y en a beaucoup pour rejoindre Simféropol) et l'avion s'enflamme. Le maïs a joué le rôle de lubrifiant, l'avion a continué par inertie tant qu'il a pu. Le commandant a le droit de terminer le vol en sécurité par tous les moyens. Interviennent également la maîtrise et la chance», explique Konstantin Onokhine.

Malgré les consignes, les pilotes et les experts de l'aviation débattent sur la nécessité de sortir le train en atterrissant sur une surface dure.

«C'est une question sans fin: sortir ou non le train. Il existe des débats théoriques autour du fait que sur le sol, même non aménagé, il faut atterrir en sortant le train, ce qui amortit le choc», poursuit-t-il.

Alexandre Neradko, chef de l'Agence fédérale aérienne russe Rosaviatsia, a qualifié les actions de l'équipage d'Ural Airlines de «compétentes» et «courageuses». «L'équipage a pris la seule décision juste dans cette situation: atterrir droit devant dans un champ de maïs», a-t-il déclaré sur la chaîne Rossiya 1. Et d'ajouter que les pilotes méritaient «une haute récompense nationale».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit en français.

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