Pourquoi de fortes restrictions de libertés pour une maladie avec un faible taux de mortalité?

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Les gouvernements créent-ils des inégalités avec leur gestion de la crise sanitaire du coronavirus, autant au niveau national qu’international? Analyse de Charles Sannat, entrepreneur et analyste économique, pour le Désordre mondial.

«Nous sommes tous dans le même bateau», tel est le concept souvent évoqué dans le contexte de la crise du coronavirus pour faire appel à la solidarité «à la française». Mais où sont passés les concepts de liberté et d’égalité à l’occasion de la gestion hasardeuse de cette pandémie, qui a occasionné des restrictions aux libertés inégalement appliquées, créant des gagnants et perdants? Un cas de figure qui n’est pas particulier à la France.

 Toutes les démocraties modernes (et notamment les républiques constitutionnelles démocratiques, comme la France et les États-Unis) sont censées incarner un concept d’égalité de tous devant la Loi et l’État, avec les mêmes chances de réussir. Une bonne idée, en théorie, qui est loin d’être appliquée en pratique, même bien avant cette crise.

 Qui va bénéficier et qui va souffrir des nouvelles mesures gouvernementales prises à l’occasion de l’épidémie? Charles Sannat, entrepreneur et analyste économique, ne mâche pas ses mots:

«Les crises sont des accélérateurs d’égalités, comme d’inégalités. Les inégalités que vous aviez avant la crise seront présentes à la sortie de la crise, mais en pire.» 

D’après Charles Sannat, le concept d’inégalité serait lui-même relatif:

«Qui subit la plus grande inégalité, celui qui doit rester chez lui, ou celui qui doit impérativement prendre des risques pour pouvoir être caissier ou caissière chez Carrefour, gagner un salaire dans la peur de se faire contaminer?» 

L’analyste économique réagit à la nature de la situation actuelle:

«Cette crise est violente et redoutable, puisqu’elle est basée sur la réalité. Quand vous êtes face à une crise financière, vous pouvez imprimer de la monnaie et avoir une réponse financière. Vous êtes dans la fiction imaginaire du monde de la finance et vous pouvez dans un monde imaginaire apporter des réponses imaginaires […]
Dans une crise qui est réelle, on ne triche pas avec un virus. Soit vous avez un médicament, soit vous n’en avez pas. Comme vous ne trichez pas avec la réalité, tout ce que vous pouvez cacher dans un monde de fiction explose à la figure et tout ce que l’on ne voulait pas voir, on est obligé de voir.» 

Et l’économiste de développer:

«On est obligé de voir que la loi de la République ne s’applique pas de la même manière dans certains quartiers de France et dans d’autres. Cela s’appelle la violence de la réalité. Et la réalité est d’une immense violence pour tous ceux qui vivent dans un monde imaginaire et dans une fiction.» 

Qualifiant l’État de «créateur d’inégalités», même bien avant l’arrivée du coronavirus, Sannat commente le rôle de celui-ci et la manière dont il pourrait mieux servir le citoyen: 

«L’État doit être en mesure d’éclairer ma prise de décision, à moi, citoyen. Et moi, ce que je veux savoir, c’est quel est mon risque. Et ce risque, est-ce que je vais l’accepter ou pas […] Donnez-moi une statistique qui soit un vrai chiffre, parce qu’il n’est évidemment pas donné, ce chiffre-là.» 

Charles Sannat n’accorde en effet que peu de crédit au discours officiel sur le Covid-19:

«Moi, ce que je vois, c’est une dissonance. J’ai cinq milliards d’habitants qui sont confinés sur la planète entière, à subir des restrictions de liberté qui sont très fortes. Et nous les subissons pour officiellement une maladie qui a [un très faible, ndlr] taux de mortalité.
Je vous dis qu’il y a un problème. Soit j’ai un taux de mortalité qui est beaucoup plus fort et l’on ne me le dit pas, soit on me réduit les libertés pour une maladie qui ne mérite pas que l’on réduise mes libertés.»
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