Frank Mitloehner, de l’université de Californie à Davis, estime dans une tribune publiée par Science Alert que la renonciation collective à la viande ne servira pas l’environnement mais, au contraire, aura un effet néfaste.
Les militants en faveur de la protection de la nature sont nombreux à appeler la société civile à réduire la consommation de viande et proposent même d’introduire des taxes supplémentaires sur les produits à base de viande pour dissuader leur consommation. Selon eux, cela aura un effet bénéfique sur l’environnement et réduira la pression sur les écosystèmes naturels. Un des arguments veut que les animaux produisent plus de gaz à effet de serre que n’en génèrent les transports. Or, l’auteur de l’article juge que cette thèse est erronée.
S’appuyant sur les données de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), l’agriculture n’est responsable que de 9% des émissions de gaz à effet de serre androgènes. C’est la production d'énergie électrique et les transports qui arrivent en tête avec 28% suivis de l’industrie lourde (22%). Quant à l’élevage, il n’est responsable que de 3,9% des émissions.L'idée affirmant que la production produit plus d’émissions néfastes pour la nature que les transports est due à une évaluation erronée des effets du bétail sur le climat réalisée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2006. Les experts ont ensuite tenu compte de tous les facteurs liés à la production de viande, y compris la production d’engrais et la transformation des écosystèmes sauvages en pâturages. Cependant, ils ont ignoré la production de matériaux et de pièces pour les automobiles et l'entretien des routes, ne prenant en compte que les gaz d'échappement, explique-t-il.
M.Mitloner pointe que même si tous les Américains renoncent aux produits d'origine animale, ils ne réduiront que de 2,6% leurs émissions de gaz à effet de serre. En même temps, l’introduction de nouvelles technologies a permis de réduire l’impact global de l’industrie de la viande sur l’environnement de 11,3% depuis 1961 bien que la production de viande ait doublé depuis. Le rejet mondial de la viande portera atteinte à la sécurité alimentaire, les aliments végétaux répondant moins au besoin en calories des humains. En outre, rappelle le chercheur, l’élevage est le moyen de subsistance pour à peu près un milliard de personnes.Or, ajoute-t-il, la transition généralisée vers le végétarisme nécessitera de nouvelles terres agricoles, mais seulement 30% des terres disponibles peuvent être employés à cette fin. Étant donné qu'en 2050 la population de notre planète atteindra 9,8 milliards de personnes, la consommation de viande sera dans ce cas moins dommageable pour l'environnement que l'extension des zones de culture.
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