Le tabac tue chaque année 300 000 à 500 000 personnes en Russie (député à la Douma)

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MOSCOU, 9 février - RIA Novosti. Le tabagisme fait chaque année en Russie entre 300 000 et 500 000 victimes, a indiqué jeudi au cours d'une conférence de presse à RIA Novosti Nikolaï Guerassimenko, de l'Académie de médecine de Russie.

"Cinq millions de personnes meurent tous les ans dans le monde à cause du tabagisme qui emporte en Russie 300 000 à 500 000 personnes chaque année. A ce jour, 63% des adultes en Russie sont fumeurs, et 50% des adolescents fument aussi", a noté l'académicien Nikolaï Guerassimenko, vice-président du Comité pour la Santé publique de la Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe).

D'ici 2020, le tabac tuera déjà 10 millions de personnes chaque année dans le monde, a poursuivi l'académicien, tout en ajoutant que la Russie compte aujourd'hui près de 50 millions de fumeurs.

La première session de la Conférence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la lutte antitabac se déroule à présent à Genève, a fait savoir Nikolaï Guerassimenko.

Les représentants des 122 pays qui avaient ratifié la Convention-cadre pour la lutte antitabac (168 pays l'avaient signée en tout) se sont réunis pour la première fois afin d'entamer l'élaboration de mécanismes concrets pour la mise en �uvre de la politique antitabac.

Cette convention-cadre qui avait été adoptée en mai 2003 n'est toujours pas ratifiée par 20 pays, dont la Russie.

"Comme la Fédération de Russie n'a pas ratifié la Convention, elle n'assiste à l'actuelle conférence de l'OMS qu'à titre d'observateur. N'ayant pas ratifié la Convention, la Russie n'a pas le droit de voter au cours de la prise de décisions et est pratiquement exclue des travaux des membres à part entière de la conférence", a souligné le vice-président du Comité pour la Santé publique de la Chambre basse du Parlement russe.

Le fait que la Russie n'ait toujours pas ratifié la Convention pour la lutte contre le tabagisme s'explique par plusieurs raisons, a poursuivi l'expert. "Tout d'abord, dans bien des pays occidentaux, l'avertissement: "Fumer nuit à votre santé" occupe 30% de la superficie du paquet de cigarettes, alors que chez nous cette même inscription n'en occupe que 4%. Ensuite, la teneur en nicotine et en résines est trop élevée dans nos cigarettes. Autrement dit, les gens sont tout bonnement empoisonnés par de telles cigarettes", a expliqué Nikolaï Guerassimenko.

"Enfin, le prix des cigarettes. En Russie, certaines cigarettes ne coûtent que 4 roubles (un euro=33,84 roubles) le paquet chez les grossistes. Pour comparer, notons qu'en Allemagne et en Norvège, par exemple, un paquet de cigarettes coûte 11 euros. Certaines cigarettes sont même chez nous moins chères que le pain et le lait. Et tout cela se produit parce que nous avons le plus bas impôt indirect dans le monde", a estimé l'expert.

"Telles sont justement les raisons pour lesquelles le processus de ratification de la Convention-cadre pour la lutte antitabac est toujours entravé en Russie. Nous nous sommes déjà adressés à trois reprises au gouvernement de la Fédération de Russie à ce sujet sans que cela donne de quelconques résultats. A l'heure qu'il est, nous sommes en train de rédiger un appel au président du pays", a dit en conclusion Nikolaï Guerassimenko.

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