Al-Assad lance les chars contre l’opposition syrienne (Presse)

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Hier, les unités blindées de l’armée syrienne sont entrées dans la ville de Hama, considérée comme le bastion des forces antigouvernementales, écrit lundi le quotidien Kommersant.
Hier, les unités blindées de l’armée syrienne sont entrées dans la ville de Hama, considérée comme le bastion des forces antigouvernementales, écrit lundi le quotidien Kommersant. L'assaut des troupes gouvernementales a commencé par des tirs massifs sur les quartiers urbains depuis les blindés qui avaient encerclé Hama. "Les chars tirent de tous les côtés sur les barricades érigées sur les routes par les habitants", rapporte un médecin d’un hôpital de la ville, cité par l’agence Reuters, selon lequel 24 personnes au moins ont été tuées pendant les premières heures de l’attaque. Hier, les habitants ont filmé le massacre dans les rues de Hama et mis ces vidéos en ligne. D'après ces témoignages, dans la matinée déjà, des dizaines de corps jonchaient les rues et les hôpitaux étaient surchargés de blessés, manquant cruellement de sang pour procéder aux transfusions. Les tireurs d’élites, qui avaient pris position sur les toits des bâtiments gouvernementaux, ont également commencé à tirer sur les habitants.

Selon les informations rendues publiques hier par le chef de l’Organisation nationale pour les droits de l’homme, Ammar Kourabi, 95 personnes ont été tuées en une journée à Hama.

L’assaut contre la bouillonnante ville de Hama, où le ressentiment antigouvernemental est particulièrement accru, a été précédé par un autre "vendredi de la colère". Vendredi dernier, Hama a vécu des manifestations sans précédent jusqu'alors. Selon certaines informations, près de 500.000 personnes s’étaient rassemblées sur la place centrale d’al-Assi de la ville. 

Comme l’a déclaré la responsable de la diffusion sur internet de la chaîne Russia Today en arabe Marianna Belenkaïa, revenue de Hama il y a peu, depuis plus d’un moins il n’y a pas de représentants du gouvernement central dans la ville – ils ont été chassés par les habitants. Selon Marianna Belenkaïa, il n’existe aucune autorité centralisée en ville. Les quartiers sont contrôlés par des groupes de civils antigouvernementaux apparus soudainement. Par ailleurs, au cours des dernières semaines, la ville de Hama est devenue le centre des protestations, une sorte d’équivalent à Benghazi, capitale des rebelles libyens. Début juillet, l’ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, et son homologue français, Eric Chevallier, ont démonstrativement soutenu Hama en se rendant dans la ville, provoquant du même coup l’indignation du gouvernement syrien.

Selon les déclarations de l’opposition syrienne, en plus de Hama, l’armée gouvernementale a attaqué trois autres villes, où le ressentiment antigouvernemental est également élevé: la troisième ville du pays Homs, la ville de Dara au Sud et Deir Ezzor à l’Est. Toutefois, le nombre de victimes y est bien moindre.
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