Le papa français n'acceptera jamais de partir en Allemagne

© Photo : Lionel GilbertiLe papa français n'acceptera jamais de partir en Allemagne
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Le jeudi 18 octobre, Lionel Gilberti, 42 ans, qui a été mis en prison à Colmar le 8 octobre sous la demande pressante de l'Allemagne risque toujours d'être extradé ce 25 octobre pour non-paiement de la pension alimentaire de ses enfants retenus en Allemagne. Il a toutefois été libéré de prison. Ses proches, ses amis et les membres de son association CEED, ont poussé un grand cri de joie en retrouvant Lionel Gilberti ailleurs que derrière les barreaux de sa prison, même si celui-ci avait déjà des signes de faiblesse après sa grève de la faim entamée il y a dix jours. Lionel Gilberti nous donne un entretien exclusif.

« Il y a beaucoup de gens qui se mobilisent. On va voir comment ça va continuer avec le recours préjudiciel à la Cour du Luxembourg contre le parquet de Colmar sur la procédure qui a été faite. C'est, Madeleine Simoncello, l'avocat général de Colmar qui veut me faire condamner à l'extradition. Maintenant il y a un juge et mon défenseur. Le fait que l'avocat général ait demandé avec beaucoup de zèle cette extradition prouve qu'il y a un abus de l'Allemagne c'est ce que dit, Grégory Thuan, mon avocat». L'Allemagne utilise des mandats d'arrêts européens en rendant les affaires civiles au pénal. C'est un vice de forme. Lionel Gilberti pense que son affaire devrait provoquer un énorme préjudice pour l'Allemagne car pour lui : « Si on commence à extrader dans des affaires civiles des gens, alors si tu n'as pas payé une contravention en Allemagne, tu risquerais de te voir extrader. Il n'y a plus de limite dans ce cas. Dans le pire des cas si on veut m'extrader le 25 octobre, je vais faire appel en cassation. Le souci est que le mandat d'arrêt européen est toujours valable dans toute l'Europe. Je ne peux pas aller dans d'autres pays européens. Si la France casse maintenant la procédure et je vais travailler dans un autre pays européen tout recommence à zéro. Ce n'est pas vivable. »

La détention de 10 jours. Le service médical de l'Hôpital a fait tous les jours une prise de sang à Lionel Gilberti et a bien vu qu'il ne faisait pas semblant de faire une grève de la faim et de la soif. Le médecin a même dit qu'il ne risquait pas de passer le week-end tant son état de santé était déjà devenu si mauvais. « Ils te font une analyse de sang par jour. Tu es bien suivi. Ils ont vu que je n'ai pas fait semblant. C'est quand même dingue ! ». Lionel Gilberti nous relate sa détention. « A la minute t'as plus de communication avec le monde extérieur quand tu es arrêté. Le 8 octobre à midi, ils m'ont arrêté. A 13 heures je me trouvais en rétention provisoire. A 16 H 30 j'étais envoyé à Colmar devant l'avocat général et 20 minutes après devant le juge et une demi-heure après dans ma cellule... D'une minute à l'autre, on te met les menottes. On t'enlève tout ». Mais Lionel Gilberti a même des mots gentils : « Il faut le dire le personnel pénitentiaire était très correct. Les policiers tout comme le personnel médical étaient aussi très corrects. Je n'ai pas à me plaindre mais je ne souhaite à personne ce genre d'épreuve. »

Dans la prison de Colmar, Lionel Gilberti a revu Olivier Karrer http://french.ruvr.ru/2012_09_03/Olivier-Karrer-arrestation/ . « Il travaille beaucoup sur les textes de la loi allemande et il a le moral. Vous savez, il est très fort. Il est content de voir que le mouvement suit même sans lui».

Diversion ? «J'ai l'impression qu'on tente de faire taire la dimension politique. Les journalistes font dans l'émotionnel mais ils font un bon travail. C'est que c'est difficile de parler de l'aspect politique ». Lionel Gilberti signale que leur combat a pris une autre tournure : « Les Allemands tentent toujours de criminaliser les parents étrangers. L'avocate générale a tenté de me faire dire que j'avais abonné ma famille. Ce qui est dingue ! Mais, les journalistes savent bien que ce n'est pas le cas. C'est parce que je ne vois plus mes enfants. Vous savez, je ne sais même pas si ils sont vivants. Je téléphone au Jugendamt et je leur demande cette simple question à savoir si mes enfants sont vivants ? Ils me répondent : « tant qu'il n'y a pas d'avis de décès et ils raccrochent ! Ce sont des monstres !».

« Je suis extrêmement content de voir comment mes proches, ma sœur, ont bossé. Je suis épaté. Avec Sophie Lavier, André Bamberski et les autres, c'est rassurant ».

Un papa résolu. « Tant que je n'ai pas mes enfants, je ne paie pas ! Si jamais ils m'envoient en Allemagne, je recommence ma grève de la faim et de la soif. En Allemagne, c'est dangereux de faire une grève de la faim. Quand tu fais une grève de la faim, c'est souvent considéré comme une volonté suicidaire donc du domaine de la psychiatrie. En France tu as des médecins qui savent faire la différence. En Allemagne ça ne serait pas le cas. Les deux médecins français avaient, eux, une dimension humaine. Ils ont dit que je suis sain d'esprit ».

Pour faire une perfusion j'ai été transporté à 600 mètres, avec des chaînes aux pieds et aux mains flanqué de deux gardiens de prison. « Vous savez en Allemagne, en psychiatrie, ils peuvent me faire avaler n'importe quoi et me faire signer n'importe quoi. Mon arrestation n'a rien à voir avec la pension alimentaire mais avec mon action politique avec le CEED pour dénoncer les horreurs commises par l'Allemagne».

L'article http://french.ruvr.ru/2012_10_12/91044634/ sur les officiers nazis montre bien qu'un procureur allemand peut laisser tomber les accusations si cela va contre les intérêts de la communauté allemande par l'emploi du § 170 du Strafprozeßordnung http://dejure.org/gesetze/StPO/170.html . « Cet article a été utilisé contre moi, contre André Bamberski, contre Marinella Columbo ! A mon avis les 8 officiers nazis ont étaient protégés par ce même paragraphe de loi allemande. Mais nous sommes tous motivés. Quoiqu'il se passe jeudi 25 octobre, il faut que ce mandat d'arrêt européen soit retiré car il est illégal. Et s’il passe on va en cassation. On travaille de plus en plus et on fait connaître l'histoire à tout le monde ».

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