La RDC est aussi le deuxième pays africain le plus vaste (derrière l’Algérie), le quatrième pays le plus peuplé, et le premier pays le plus peuplé parmi les pays francophones. Ex-colonie belge (bien que la Belgique soit quatre-vingt fois plus petite que la RDC), le pays a été pendant vingt-trois ans « possession personnelle » du roi Léopold II de Belgique (jusqu’en 1908) ! Dans ce pays grand et riche, l’ injustice ne date pas d’hier.
En 1960, le Congo obtient son indépendance grâce à la lutte acharnée du Mouvement de libération nationale et des intellectuels congolais. A leur tête, Patrice Lumumba. Malgré l’indépendance, le gouvernement belge montre clairement qu’il n’a pas l’intention de lâcher cette colonie si précieuse. Quant au grand héros national congolais, sa carrière politique ne durera pas longtemps…
En effet, les anciens colons poussent les dignitaires du Katanga, province la plus au sud du Congo, à faire sécession. Lumumba demande à l’ONU d’intervenir, et accepte la venue des casques bleus. Le Sud-Kasaï, autre région méridionale du pays, fait également sécession. Les casques bleus, envoyés pour mettre fin à ces sécessions, n’interviennent pas. Patrice Lumumba demande officiellement de l’aide à l’Union soviétique. Dès lors, il devient pour les Occidentaux un ennemi à abattre. C’est ce qui va mener à l’épisode le plus triste et le plus honteux de l’histoire du pays.
Voyant Patrice Lumumba et les intellectuels congolais se tourner vers l’URSS, la CIA et l’Etat belge décident d’éliminer le grand intellectuel et patriote. Ils sont aidés par des subordonnés locaux, notamment Joseph-Désiré Mobutu (futur Mobutu Sese Seko) qui par la suite s’emparera du pouvoir. Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito, sont arrêtés et livrés aux « autorités locales » du Katanga. Ils sont ligotés, humiliés et exécutés sous le commandement et avec la participation d’officiers belges et d’agents de la CIA. Les corps des victimessont par la suite découpés et dissous dans de l’acide. Une barbarie organisée par ceux qui se nommaient « peuples civilisés » et qui continuent, même au XXIème siècle, de nous donner à tous des leçons. Mais ceci est une autre histoire...
Cette destruction totale des corps des victimes était avant tout une tentative de faire oublier les vrais héros du pays. De les faire disparaitre à jamais sans laisser aucune trace et pour éviter les pèlerinages massifs des Congolais sur le lieu de l’assassinat. Néanmoins, ni Lumumba ni ses compagnons n’ont jamais été oubliés, bien au contraire ils continuent d’être les véritables symboles de la vraie indépendance et de la dignité nationale. Si bien que même l’un de leurs bourreaux, le fameux Mobutu, connaissant parfaitement l’amour populaire envers les martyrs, consacrera Lumumba et ses compagnons en tant qu’héros nationaux en 1966…
Suite dans la seconde partie
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