Les plages de Crimée polluées par les armes chimiques

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La Crimée se trouve au bord d’une catastrophe écologique. Le programme de recyclage des armes chimiques de la Seconde Guerre mondiale, enfouies au fond de la mer Noire et de la mer d’Azov, a été arrêté. Le cabinet des ministres de l’Ukraine a décidé de ne plus poursuivre le programme, et ce malgré le fait que les recherches et le recyclage des armes chimiques n’ont même pas été accomplis à 50 % et en dépit de la découverte sur les plages populaires de Crimée de traces de substances toxiques.

Plus de mille conteneurs remplis d’agents chimiques de guerre, tels que le Lewisite, le gaz moutarde et le sarin, ont été immergés dans la mer Noire le long du littoral de la Crimée en 1941 avant l’occupation de la ville par les troupes allemandes. Les recherches et la neutralisation des restes d’armes chimiques sont effectuées en Ukraine depuis la moitié des années 1990. Au départ, ces travaux devaient être terminés en 2002, mais les délais ont été prolongés deux fois : jusqu’en 2006 et ensuite jusqu’en 2010. À ce jour, l’objectif n’a été accompli qu’à moitié seulement. Mais le cabinet des ministres a refusé de prolonger le programme.

Selon Tenguiz Borissov, professeur et président du Comité spécial russe pour la conduite des travaux océanographiques, la situation est vraiment complexe et peut présenter une menace réelle pour l’écologie de la région.

« Après tant d’années passées dans un milieu assez agressif, il est évident que ces conteneurs sont troué et laissent maintenant s’échapper des substances toxiques. Il y a deux ans, le gouvernement ukrainien a ordonné des recherches qui ont débouché sur la découverte de 500 conteneurs. Aucune décision n’a été prise sur ce que l’on devait en faire. On a marqué sur la carte la position des conteneurs et sur ce les travaux ont été terminés »,explique Tenguiz Borissov.

La Crimée réfute l’information selon laquelle les littoraux et les plans d’eau de la mer Noire et de la mer d’Azov seraient contaminés. « À ce jour, nous ne possédons aucune donnée sur ce sujet », a déclaré le ministre ukrainien de l’Intérieur Anatoli Moguilev. Les informations sur des conteneurs remplis de substances chimiques « remontent à la surface » traditionnellement avant la saison balnéaire.

« Cette année, nous avons reçu des messages selon lesquels des munitions auraient été trouvées à bord d’un bâtiment de guerre qui a fait naufrage durant la Seconde Guerre mondiale. Vu que le navire se trouve à une profondeur de plus d’un kilomètre, il n’a jamais été remonté ou inspecté. De plus, l’eau profonde de la mer Noire (200-300 mètres) est saturée en sulfure d’hydrogène. En tant qu’officier de carrière, je peux vous dire que dans 70 ans dans un environnement si agressif il n’y aura aucun problème de munitions chimiques. Et à mon avis, toutes les discussions sur les armes chimiques et l’arrêt des programmes n’ont qu’un seul but : demander des fonds pour des projets fantastiques »,a déclaré Oleg Rodivilov, directeur adjoint de la filiale ukrainienne de l’Institut des pays de la CEI et député du Conseil suprême de Crimée.

Les écologistes tirent, pendant ce temps, la sonnette d’alarme. Dans le détroit de Kertch, le contenu du produit de la désintégration d’agents chimiques de guerre dépasse la norme de 3,5 fois. Il suffit d’avaler accidentellement cette eau pour être gravement intoxiqué. Selon les données des scientifiques, tous les agents toxiques sont des mutagènes et des cancérigènes puissants. De plus, leur effet néfaste dure pendant de nombreuses années et peut se manifester plusieurs générations après. T


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