Durant le troisième millénaire, le niveau des océans pourrait croître de 5 et même de 10 mètres par rapport à celui d’aujourd’hui. Il est évident que ces chiffres à long terme sont approximatifs. Toutefois, la situation concernant notre avenir proche est beaucoup plus claire. À la fin du 21e siècle, le niveau d’eau augmentera, sans aucun doute, d’un mètre et il n’y aura rien à faire avec cela. Cependant, si la tendance du réchauffement climatique n’est pas enrayée, à la fin du 22e siècle, l’augmentation sera cette fois-ci de trois mètres. Alexeï Kokorine, directeur du programme du WWF Climat et énergie, souligne que ce problème est très sérieux, mais qu’il dépend tout de même de l’activité de l’homme.
« Pour l’humanité, même une augmentation de 10 mètres des océans n’est pas dangereuse. Mais il y a sur Terre des localités, des villes, des petites îles, des atolls coralliens, qui seraient voués à disparaître suite à l’augmentation de l’océan ne fût-ce que d’un mètre. Un grand nombre de villes, situées à un niveau très bas de la mer, en particulier celles de l’Asie du Sud-est comme Calcutta, Bangkok, Shanghai, Hongkong et autres, sont sensibles à l’augmentation d’eau. Une augmentation d’un mètre est déjà très mauvaise pour elles, donc une augmentation de trois mètres provoquera une vraie inondation. Pour Saint-Pétersbourg, une augmentation du niveau des océans d’un mètre n’est pas dangereuse. Mais s’il augmente de trois mètres, il faudra consacrer beaucoup de moyens financiers pour ériger un barrage », estime-t-il.
Le WWF est persuadé qu’il est possible d’éviter des pertes importantes si l’humanité opte pour l’énergie verte dès aujourd’hui, si elle diminue la quantité d’émissions nuisibles dans l’atmosphère et si elle met fin au réchauffement climatique.
Toutefois, tous les experts ne sont pas d’avis que la cause du réchauffement climatique réside dans l’activité de l’homme. Elena Volosiouk, spécialiste du centre météorologique Fobos, estime qu’on manque de données pour tirer ce genre de conclusions.
« Il n’est pas tout à fait correct de baser son raisonnement à propos de l’augmentation de la température de notre planète sur les données des 50 dernières années. En effet, la température subit des variations durant un laps de temps donné, qu’il soit de 24 heures, d’un an, etc. Si la tendance du réchauffement planétaire qui a été observée durant les dernières décennies continue, elle mènera à un déplacement de zones climatiques et à une augmentation du niveau des océans. Toutefois, tout n’est pas si simple. L’augmentation de la température de l’air peut s’accompagner par une fonte des glaces, ce qui, à son tour, modifiera la salinité de l’eau et, par conséquent, la température du gel de l’océan. Et c’est de ce facteur-là que dépend directement la température de la surface terrestre à l’échelle planétaire », explique Elena Volosiouk.
Lors de la Conférence de Varsovie sur le changement climatique, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait noté que la génération actuelle respirait un air marqué par une concentration record de gaz carbonique et qu’aujourd’hui, on était témoins d’un rythme plus élevé de fonte des glaces. Il a appelé les pays à accorder une attention particulière à l’écologie pour éviter l’augmentation de la température de l’air de plus de 1 °C par rapport au niveau de développement préindustriel. N
