La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est considérée comme le premier document du mouvement féministe. Il a été composé par la Française Olympe de Gouges en 1791. Le document évoquait la « tyrannie du sexe fort » et tentait de prouver le bien-fondé de l'égalité des droits pour les femmes. L'idée a été lancée.
Un demi-siècle plus tard, en 1848, un document nouveau, la Déclaration de sentiments, a été adopté à Seneca Falls dans l'Etat américain de New York. Cependant le document n'était pas consacré aux sentiments. Les suffragistes, c'est ainsi que les femmes luttant pour des droits égaux à ceux des hommes ont été nommées, ont réclamé le droit de vote ainsi que celui à un emploi rentable et à l'obtention d'une éducation complète. Pendant près de 70 ans les suffragistes ont mis à profit tout un arsenal de ruses féminines pour parvenir enfin à leur objectif : le droit de vote. La présidente du Fonds Femmes et politique Raïssa Mordvinova signale :
« Le mouvement social engagé au XIXe siècle en Occident a donné ses résultats. Les pays scandinaves en sont un exemple : les femmes sont plus de 60 % dans les structures législatives et les gouvernements de ces pays. L'expérience de nos jours démontre que la participation des femmes à la vie socio-politique apporte des résultats positifs ».
Cependant, dans nombre de pays orientaux, le droit de vote reste inaccessible aux femmes, même au XXIe siècle.
Chaque pays du monde vit selon ses normes et traditions. Même les règles d'étiquette peuvent être différentes. Bien que les féministes aient obtenu un certain résultat positif dans la lutte pour l'égalité des sexes, il y a certains aspects négatifs, estime la politologue Olga Krychtanovskaïa, directrice générale du centre d'études Laboratoire Krychtanovskaïa :
« Quand une étrangère se retrouve dans la société américaine, elle découvre avec étonnement que personne ne l'aide à mettre son manteau, ne lui laisse son siège ou ne lui baise la main, ce qui aurait été considéré comme harcèlement sexuel. Avec l'égalité, nous avons perdu une partie de la féminité et de nos privilèges de femme ».
Aujourd'hui l'activité des mouvements féministes n'est plus si intense. Les femmes ont obtenu des droits égaux aux hommes. Cependant le progrès de l'humanité dépend de la place de la femme au sein de la société moderne, estime Raïssa Mordvinova :
« De nombreux politiques disent que le XXIe siècle est le siècle des femmes. Plus la femme participe à la prise de décisions, à la politique et à la vie sociale, plus c'est avantageux pour la société. Nous parlons des femmes qui sont disposées à participer, qui y sont prêtes dans leur for intérieur et qui possèdent une formation appropriée. Les plus hauts postes et le droit de prendre des décisions politiques et sociales peuvent être confiés sans crainte aux femmes ».
Pour l'heure, seules 20 femmes ont été chefs d'Etat et de gouvernement démocratiquement élus. Et quand même … Aussi universels et évidents que soient ses succès dans de nombreux domaines, la femme doit rester au premier chef gardienne du foyer familial. Autrement qu'auront à faire les hommes ? /N
