Coronavirus: beaucoup d’inquiétude, peu de danger en France

© AFP 2023 MARK RALSTONDes passagers portant un masque de protection dans l'aéroport de Los Angeles, le 22 janvier 2020.
Des passagers portant un masque de protection dans l'aéroport de Los Angeles, le 22 janvier 2020. - Sputnik Afrique
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De plus en plus de personnes s’inquiètent de la possibilité d’une épidémie du fameux coronavirus, qui a déjà fait 26 morts et conduit à mettre des dizaines de millions d’individus en quarantaine. Pourtant, selon certains scientifiques, il y a peu de raisons de s’inquiéter ici en France métropolitaine. Sputnik fait le point.
«Qu’il s’agisse d’un virus né dans la nature ou créé par un terroriste, les épidémiologistes ont montré qu’un virus se transmettant dans l’air tuerait 30 millions de personnes en moins d’un an. Et il est assez probable que cela se produise dans les années à venir», expliquait Bill Gates lors de la conférence de Sécurité qui se tenait à Munich en 2017.

Ce message, que l’emblématique ex-patron de Microsoft martèle sur la scène internationale (il a notamment tenu des propos similaires à Davos la même année) explique certainement pourquoi il a investi des centaines de millions de dollars dans la recherche épidémiologique. Aujourd’hui, en Chine, plusieurs dizaines de millions de personnes sont coupées du reste du monde en raison de cette menace. Voilà le degré d’inquiétude que suscite le fameux coronavirus pour Pékin.

En effet, ce virus, qui a déjà contaminé plus de 830 personnes et fait 26 morts, dont deux en dehors du berceau de l’épidémie, commence à inquiéter au-delà des frontières de l’Empire du Milieu. D’autant que les premiers symptômes du virus sont pratiquement les mêmes que ceux d’une simple grippe. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est d’ailleurs réunie d’urgence, mais a statué que cette épidémie ne constituait pas une urgence de santé publique de portée internationale.

«Déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est une décision que je prends très au sérieux et que je ne suis prêt à prendre qu’en tenant dûment compte des preuves disponibles», déclarait à la presse Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, avant de rendre sa décision.

Après la réunion d’urgence de près de deux jours à l’OMS, les représentants de l’organisation ont indiqué qu’ils reconnaîtraient «l’urgence de santé publique en Chine», mais qu’il était encore tôt pour déclarer une «urgence de santé publique de portée internationale».

Pourtant, des cas ont été recensés à Hong Kong, à Macao, au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande, à Taïwan et aux États-Unis, ainsi qu’à Singapour. On apprend même qu’une personne originaire de la ville d’où est parti l’épidémie, Wuhan, et qui présente les symptômes du coronavirus, est entrée en France.

 

D’où provient donc ce virus? Certains scientifiques ont établi qu’il serait d’origine animale, et que le contact ou la consommation de ces animaux aurait provoqué la contagion humaine. Difficile pourtant de le confirmer à l’heure qu’il est. Nommé par l’OMS «2019 –nCoV», «il s’agit d’un genre de virus de la famille des coronaviridæ, dont le génome est fait d’ARN et qui sont dotés d’une enveloppe virale et d’une coque (ou capside) de symétrie hélicoïdale», explique Jean-Yves Nau, médecin et journaliste scientifique dans une tribune donnée à nos confrères de Slate. Comprenne qui pourra.

Doit-on s’inquiéter en France de ce virus qui tue à des milliers de kilomètres de la métropole? Le danger principal réside dans la facilité de la contagion, si bien qu’il y aurait même des cas de soignantes au contact de malades qui auraient été infectées.

Pourtant, de nombreux scientifiques en France se veulent rassurants face à cette situation et indiquent qu’il est peu probable que l’on passe au stade de la pandémie et que celle-ci atteigne la France. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a tout même fait poser des affiches de prévention dans les aéroports.

«Je ne pense vraiment pas qu’il y aura d’épidémie en France. Il y aura des cas isolés peut-être, mais il n’y aura pas d’épidémie, parce qu’on sait faire, on sait contenir, on sait isoler ces patients», tempère Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat à Paris, aussi expert à l’OMS, au micro de RTL.
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