Or, cet acarien peut être potentiellement porteur du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). C’est en tout cas ce qu’a affirmé dans le Midi libre le vétérinaire Frédéric Stachurski, qui travaille au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), un institut de recherche qui répond aux enjeux internationaux de l’agriculture et du développement.
Une tique inquiétante: car si le virus (FHCC) n’est pas dangereux pour les animaux, il peut entraîner la mort chez l’être humain. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a précisé les symptômes: flambées de fièvre, vertiges, douleurs musculaires ou dorsales… et son taux de létalité peut monter jusqu’à 40%. Des victimes sont à déplorer dans certains pays d’Afrique, des Balkans, en Asie ou au Moyen-Orient.Le vétérinaire acarologue explique que la tique se fixe d’abord sur le cheval, avant de s’attaquer, une fois ses colonies plus nombreuses, à d’autres bêtes sauvages, puis à l’Homme. Celui qui traque la tique depuis 2017 estime qu’une partie du Sud (Pyrénées-Orientales, Hérault, Gard et le Var) est dorénavant «très infestée». En cause, l’échange d’animaux entre les différents pays:
«Il est possible qu’elle soit entrée avec des chevaux ou des bovins, car les éleveurs de Camargue échangent beaucoup d’animaux avec leurs homologues espagnols. Les chevaux se déplacent aussi beaucoup pour des concours. On a appris récemment par l’Office français de la biodiversité que des lapins ou des lièvres espagnols avaient été introduits et ils auraient pu être porteurs de cet acarien. Autres hypothèses, les oiseaux migrateurs ou encore les sangliers», souligne Frédéric Stachurski dans le Midi libre.
S’il faut prévenir la menace, il n’y a toutefois pas (encore) de quoi paniquer: aucun cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo n’a pour l’instant été détecté sur le territoire français. Cependant, il existe différentes espèces de tiques et certaines sont porteuses de virus et de bactéries en tout genre. Depuis le début du printemps, nombreux sont les pays qui constatent une hausse des maladies liées aux tiques.
Des cas d’encéphalite à tiques en hausse
Fin mai, dans l’Ain, un foyer d’encéphalite à tiques, touchant 37 personnes, a inquiété les autorités. Et pour cause: les symptômes de cette maladie transmise par la morsure d’une tique sont très proches de ceux du Covid-19 et se manifestent d’abord par un état pseudo-grippal (fatigue, fièvre, douleurs musculaires).Mais à la surprise générale et après enquête, la contamination s’est finalement révélée alimentaire: aucune morsure n’a été constatée après l’hospitalisation de 24 patients, et 50% d’entre eux avaient consommé un fromage au lait cru de vache, de chèvre ou de brebis. Un cas d’école: la tique aurait, selon toute probabilité, d’abord infecté l’animal, qui a ensuite contaminé l’humain. Un «retrait-rappel» des fromages incriminés a été rondement mené.
Les autorités sanitaires ont rappelé le caractère rarissime de cette contamination, mais les académies de médecine et vétérinaire ont appelé la population a plus de vigilance.
Tiques mutantes en Russie
La ville de Novossibirsk a quant à elle constaté une augmentation de 150% des consultations médicales et 22 personnes ont été hospitalisées. Dans l’Oural, plus de 14.240 personnes ont été mordues, 36% ont été diagnostiqués avec la maladie de Lyme. Il est dorénavant déconseillé aux habitants de s’aventurer en forêt.
Les criquets pèlerins envahissent l’Afrique
Mais le plus grand danger se trouve en Afrique. Et la menace n’est pas nouvelle: depuis que l’agriculture existe, les populations ont dû batailler avec les criquets pèlerins. Mais pour ceux qui ne disposent que de moyens précaires, les conséquences sont catastrophiques: un petit essaim de criquets peut manger la nourriture équivalente à celle de 35.000 personnes en seulement une journée. Résultat:
«Plus de 20 millions de personnes sont potentiellement en état d’insécurité alimentaire», écrit le CIRAD dans un communiqué du 10 juin.
De nombreux experts comme les chercheurs du CIRAD concluent que l’invasion actuelle est la pire de toutes. D’abord en raison du confinement, qui aurait empêché de lutter convenablement contre ces criquets, et ensuite du fait des conditions météorologiques: des pluies inhabituelles et des vents forts ont profité à l’invasion de ces ravageurs.
L’invasion actuelle de #criquets pèlerins en Afrique de l’Est est la pire depuis des décennies générant des coûts sans précédent. Pour les experts, seule la gestion préventive permet d’éviter la formation des essaims.
— Cirad (@Cirad) June 11, 2020
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Une carte prévisionnelle de l’avancée des criquets pèlerins jusqu’en juillet 2020, établie par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, montre que les essaims de criquets ne sont pas prêts de s’arrêter, et fait craindre une crise humanitaire sans précédent dans des pays déjà fragilisés.
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