Un plan secret anglais de 2017 prévoyait de priver les personnes âgées d’aide médicale en cas de pandémie

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Le système de santé publique anglaise a mis au point un plan d’action secret en cas de pandémie qui prévoyait le refus d’une aide médicale aux personnes âgées, révèle le Telegraph. Selon des documents confidentiels datant de 2017 et rendus publics, un tel triage des patients aurait aidé à éviter l’engorgement des hôpitaux.
Priver les résidents des maisons de retraite de soins pour soulager l'hôpital public en cas de pandémie? C’est ce que prévoyait un plan secret du National Health Service (NHS England), le système de santé publique de l’Angleterre, datant de 2017 et révélé le 31 juillet par l’équipe d’investigation du Telegraph.
Les documents confidentiels montrent que le NHS England prévoyait de refuser de soigner «les personnes âgées de 70 ans et plus» afin de garder des lits de libre, précise le quotidien. Au lieu de l’aide médicale nécessaire «un “soutien” serait plutôt proposé pour utiliser les “parcours de soins de fin de vie”».
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D’après le document révélé, baptisé Note d'information sur la grippe pandémique: surtension et triage au sein du NHS, le triage des patients permettrait «aux cliniciens des hôpitaux locaux de prendre les décisions appropriées concernant la prestation de soins aux patients qui en bénéficieront le plus dans une situation où le système est soumis à une pression extrême et sans précédent».
Cette révélation, qui surgit plus d’un an et demi après le début de la pandémie de Covid-19, interroge surtout si le système anglais de santé s’est en effet servi de ce principe de «priorisation» des patients au cours de la crise actuelle. Contacté par le Telegraph, le NHS affirme ne pas y avoir eu recours.

Prévu trois ans en avance

Le plan en question a d’ailleurs été développé à l’issue de l’exercice Cygnus datant de 2016, qui testait les capacités du NHS England de répondre à une éventuelle pandémie grave, relate le quotidien britannique. À l’époque, les résultats du travail du NHS se sont avérés insuffisants pour faire face au «pire des scénarios» d’une pandémie grippale. Par conséquent, il a été recommandé de soumettre la stratégie existante à une «révision critique».
Ainsi, plus de trois ans avant l’arrivée du Covid-19 qui a emporté plus de 150.000 Britanniques, les autorités savaient déjà que la NHS n’était pas en mesure de bien gérer une crise sanitaire pareille. Pourtant, aucune révision de la stratégie dans ce domaine n’a été faite depuis, déplore le Telegraph.

«Ne pas réanimer»

Lors de la crise sanitaire actuelle, le système de santé britannique s’est d’ailleurs montré assez sévère envers certains patients atteints du Covid-19, notamment en ordonnant de «ne pas réanimer» sans le consentement des malades ou celui de leurs proches. Placé sur un patient, ce code sert à informer le personnel médical qu’en cas de besoin, il ne doit pas entreprendre de réanimation cardiopulmonaire (RCP).
D’après un rapport du régulateur indépendant Care Quality Commission, paru en avril dernier, plus de 750 Britanniques en ont fait l’expérience, lorsqu’elles n’ont pas été impliquées dans les discussions concernant la prise d’une telle décision alors qu’elles doivent l’être en tant que malades ou proches d’un patient.

Les aînés les plus touchés, mais pas les seuls

Alors que le Covid-19 concerne surtout les aînés qui risquent de développer des formes graves de la maladie, d’entrer en réanimation et donc, de mettre la principale pression sur le milieu hospitalier, la quatrième vague provoquée par la propagation du variant Delta semble changer la donne.
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Ainsi, évoquant au micro de RTL «le taux d'incidence le plus élevé» parmi «les 15-30 ans, et même les 20-30 ans», Olivier Véran a parlé fin juillet d’«une épidémie de jeunes» à propos de la quatrième vague.
C’est surtout le facteur de la vaccination qui joue son rôle dans ce rajeunissement des infectés par le coronavirus. Selon le ministre de la Santé, comme cette tranche de la population «est moins vaccinée que les personnes âgées», elle est actuellement plus touchée que les autres. Le responsable souligne par ailleurs que les jeunes «font moins de covid graves, mais des covid longs».
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