Romans-sur-Isère: l’assaillant affirme avoir mal supporté le confinement mais la piste terroriste se précise

© Photo Pixabay / cocoparisienne police
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Interrogé pendant trois heures et demie par les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, l’assaillant au couteau de Romans-sur-Isère qui a tué deux personnes s’est justifié en affirmant qu’il cherchait à se défendre, mais des documents trouvés à son domicile font penser à une piste terroriste, selon France Info.

Abdallah A.-O., le réfugié soudanais de 33 ans qui a tué deux personnes et en a blessé cinq autres lors d’une attaque au couteau dans la ville de Romans-sur-Isère le 4 avril et placé en garde à vue, a livré le soir même sa version pendant plus de trois heures et demie aux enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), relate France Info.

Selon une source proche de l’enquête, il a confié se sentir «mal dans sa peau» et «être épié» depuis plusieurs jours.

«Il affirme qu'il supportait mal le confinement et de se trouver au chômage technique.»

L’assaillant arrivé en France en 2016 a justifié ses crimes en indiquant qu'il cherchait à se défendre face à des gens qui lui voulaient du mal. Il a expliqué aux enquêteurs avoir «pété les plombs» mais a également assumé son périple meurtrier au nom de la religion.

Insultes contre la France

La thèse d’un attentat terroriste s’est consolidée peu après les faits quand les policiers ont saisi trois feuillets manuscrits, en français et en arabe, d'une dizaine de lignes chacun, dans lesquels la France était comparée à un «pays de mécréants», et invoquant des «combattants». 

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Les témoins du drame sont restés marqués par le regard «froid» du suspect et par son attitude «déterminée».

Pas de preuve d’allégeance à un groupe structuré

Pour l’heure, les analyses téléphoniques et numériques du suspect n’ont pas mis en évidence de liens avec une quelconque organisation terroriste, ni même la consultation de sites djihadistes. Pas de preuve non plus d’une «allégeance» à un groupe structuré.

«Il s'agit d'un profil hybride, que nous avons déjà vu apparaître lors de l'attaque de la préfecture de police de Paris [quatre morts en octobre 2019] ou à Villejuif [un mort et deux blessés en janvier]: instable psychologiquement, quasi paranoïaque et influencé par les discours des organisations terroristes, idéologie qui les incite au passage à l'acte»,  résume l'une des sources proches du dossier citée par France Info.

Deux autres hommes, de nationalité soudanaise eux aussi, ont été placés en garde à vue. L'un d'eux a été remis en liberté lundi. Le second était toujours interrogé mardi après-midi. Celui-ci est considéré comme un témoin clé.

Ce mercredi 8 avril, le Parquet national antiterroriste a ouvert une information judiciaire à son encontre, pour «assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste».

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