La Défense française raconte comment Maxime Blasco, tué au Mali, a sauvé deux coéquipiers

CC BY-SA 3.0 / Aboubakrsidiki / Bamako
Bamako - Sputnik Afrique, 1920, 25.09.2021
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Le caporal-chef Maxime Blasco, mort au combat le 24 septembre au Mali, avait sauvé deux de ses coéquipiers lors d’une mission en 2019. Contacté par France 2 à l’époque, il était revenu sur les détails de ce fait d’armes.
Vendredi 24 septembre, l’Élysée a annoncé la mort du caporal-chef Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces et membre de la force Barkhane au Mali. Emmanuel Macron, rappelant qu’il lui avait remis une médaille militaire en juin dernier, s’est incliné "avec un profond respect devant le sacrifice de ce soldat" tombé contre un groupe armé terroriste.
"Je m'incline devant son courage, son engagement profond au service de notre pays", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly.
Le chef d’état-major des armées a fait part de sa "profonde émotion" à la suite de cette annonce. Des hommages ont également été exprimés par la police nationale, la préfecture de police de Paris, et de nombreuses personnalités politiques.
Dans la matinée de ce vendredi, le caporal-chef et "une trentaine de commandos" qui l’accompagnaient ont été surpris par un tireur embusqué, détaille sur Franceinfo Hervé Grandjean, porte-parole de l’armée française. "C'est dans ces circonstances que le caporal-chef Blasco a été blessé très grièvement", précise-t-il, "il a succombé à ses blessures très rapidement. Le tireur, lui, a été neutralisé dans la foulée par les commandos qui étaient déployés à terre".

Biographie

Le ministère des Armées a publié dans la foulée la biographie de ce soldat, engagé dès 2012 en tant que tireur de précision puis tireur d’élite. Sa première mission s’est déroulée en 2014 en République centrafricaine, au Tchad et au Sénégal, "dans le cadre des opérations Sangaris et Barkhane".
Il a ensuite été engagé dans l’opération Barkhane à quatre reprises entre septembre 2016 et mai 2019, indique le ministère. Il a été décoré trois fois de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, une fois supplémentaire avec l’étoile de Vermeil, et a finalement reçu la médaille militaire des mains du chef de l’État "pour la valeur exceptionnelle de ses services". "Le caporal-chef Maxime Blasco était pacsé et père d’un enfant. Il est mort pour la France, dans l’accomplissement de sa mission", conclut le communiqué.

Action héroïque

Maxime Blasco s’était particulièrement illustré en juin 2019, lorsque son hélicoptère Gazelle, touché par des tirs, avait dû atterrir brutalement en territoire ennemi, à proximité de terroristes armés. Lui était assis à l’arrière de l’appareil et en a été brutalement expulsé, les deux pilotes ont été grièvement blessés. Bien que souffrant de multiples fractures vertébrales, celui qui était surnommé "Max" a tiré ses deux camarades sur plusieurs dizaines de mètres vers un hélicoptère Tigre venu en renfort.
Dans l’urgence de la situation, un seul des trois soldats était attaché à l’appareil par une ligne de vie. Au redécollage, Maxime et une autre pilote se tenaient au train d’atterrissage à la seule force de leurs bras. "C’est à ce moment-là que j’ai presque eu le plus peur", avait raconté le tireur d’élite en 2019 lors de l’émission "13h15 le samedi" sur France 2. "On est en train de faire quelque chose d’improbable. C’est une scène de film d’action". Action qui avait permis de sauver l’ensemble de l’équipage.
À 34 ans, Maxime Blasco est le 52e soldat à avoir été tué au combat dans le cadre des opérations françaises antidjihadistes au Sahel. Six autres sont morts par accident. En août, Paris avait annoncé avoir neutralisé le chef de Daech* au Grand Sahara. L’exécutif français a par ailleurs annoncé la réduction progressive du nombre de troupes dans la région, de 5.000 aujourd’hui à 2.500 d’ici à 2023.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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