Au Mali, l’inefficacité est reprochée aux soldats français de Barkhane

© AFP 2023 MICHELE CATTANIDes soldats français de l'opération Barkhane
Des soldats  français de l'opération Barkhane  - Sputnik Afrique, 1920, 28.11.2021
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Dans le Sahel, où les soldats de l’opération Barkhane qu’Emmanuel Macron veut retirer en partie patrouillent afin de "prendre des éléments d’ambiance, voir s’il y a des choses qui sont anormales", l’accueil leur étant réservé par la population va de l’indifférence à une sorte de mépris. Il leur est reproché leur inefficacité, selon Franceinfo.
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé début juin le désengagement militaire français au Sahel, qualifié d’"abandon en plein vol" par le Premier ministre malien Cheguel Kokalla Maïga, la population des pays de la région reproche aux soldats français de Barkhane leur inefficacité face aux attaques djihadistes.
L’accueil réservé aux militaires en patrouille dépend beaucoup des villages traversés et se caractérise plutôt par l’indifférence de la population, rapporte Franceinfo.
Les patrouilles à pied de Barkhane sont menées en vue de "prendre des éléments d’ambiance, voir s’il y a des choses qui sont anormales, discuter avec les gens, voir s’ils ont eu des problèmes récemment ou s’ils ont des choses à nous dire", témoigne un militaire.
Dans le village malien de Gorum, près de Gao, le contact avec la population est très froid, prenant la forme d’une sorte de mépris.
À Ouagadougou, capitale burkinabé, une manifestation a eu lieu samedi 27 novembre contre l’incapacité du pouvoir en place et des soldats français à maintenir la sécurité. Interdite par la mairie, elle a été dispersée par des policiers anti-émeutes.

Un ordre bizarre qui marche

Le lieutenant-colonel Kevin a détaillé à la radio que s'il ne se passe rien, si aucun mot n'est prononcé, tout est noté, répertorié et archivé.
"Quand on rentre dans un village, on enlève les lunettes de soleil et le casque. C'est quand même mieux quand on regarde quelqu'un dans les yeux. Tout va dépendre aussi de la manière dont on va porter l'armement, s'il est dans le dos ou s'il est devant", explique-t-il à la radio.
Pour briser la glace dans les relations avec les habitants, il a son propre remède.
"Vous enlevez le casque, vous enlevez les lunettes de soleil et vous emmenez un ballon de foot", suggère-t-il à ses soldats.
"C’est un ordre bizarre mais ça marche."

Une refonte de la présence française

Le 10 juin 2021, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait "transformer profondément" sa présence au Mali et retirer une partie des troupes de Barkhane.
En juillet, il a précisé le calendrier de la refonte parce que "nous n’avons pas vocation à rester éternellement au Sahel".
Le retrait commencera par la fermeture des bases du Nord-Mali, à Kidal, Tessalit et Tombouctou, entre la fin 2021 et le début de l’année 2022.
Les effectifs doivent être réduits d’au moins 40% pour les ramener à 2.500 hommes dès 2022.
Le retrait de la base de Tessalit a été achevé le 15 novembre.

Un soutien promis par Moscou

Alors que Choguel Kokalla Maïga a qualifié cette annonce "unilatérale" sans coordination tripartite avec l’Onu et le gouvernement malien, d’"abandon en plein vol", la situation n’est pas désespérée.
Début novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, qui a estimé que la menace terroriste risquait de s’aggraver davantage au Mali, a promis le "soutien tous azimuts" du Kremlin.

"Nous allons continuer d’apporter notre soutien tous azimuts aux forces armées maliennes via la livraison d’équipements à vocation militaire et la formation d’officiers maliens dans les établissements d'enseignement supérieur de notre ministère de la Défense", a-t-il déclaré le 11 novembre à son homologue malien Abdoulaye Diop, en visite à Moscou.

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