Les preuves de l’utilisation de navires français dans le blocus du Yémen publiées – vidéos

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Sur la base d'une investigation, les journalistes du projet French Arms ont apporté la preuve visuelle que des navires de guerre d'origine française participaient au blocus maritime du Yémen, touché par la plus grave crise humanitaire du monde. Une information qui contredit les déclarations du gouvernement.

Cinq mois après que le collectif de journalistes Disclose, en coopération avec la cellule investigations de Radio France, Mediapart et le média néerlandais Lighthouse, a révélé que des navires de fabrication française vendus à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis étaient utilisés dans le cadre du conflit au Yémen, des preuves visuelles de ce fait ont été rendues publiques par les médias.

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Selon l’enquête des journalistes du projet French Arms, une corvette de classe Baynunah vendue par la France dans le cadre d’une commande passée en 2003 et construite par CMN (Constructions mécaniques de Normandie), ainsi qu’une frégate saoudienne construite aussi en France, participaient au blocus maritime. Et ce sont justement ces navires qui apparaissent sur les images relayées.

Les séquences montrent l'arraisonnement d'un navire indien par la corvette émiratie Al-Dhafra près des côtes yéménites, selon des éléments topographiques contenus dans la vidéo.

D’autres images diffusées deux ans plus tard montrent les frégates Al-Dammam 816 et Al-Madinah 702, fournies par la France à la marine nationale saoudienne, procédant à l’inspection d’un pétrolier approvisionnant le Yémen, aux abords du port Hodeïda, par lequel transite la majorité de l’aide humanitaire, comme le précise Mediapart.

En outre, selon l’enquête des journalistes de Disclose, des salariés liés à l’entreprise française CMN assurent la maintenance de la flotte des Émirats et, surtout, une autre entreprise française, Naval Group, était également chargée de la maintenance de frégates saoudiennes entre 2013 et la fin 2018.

Informations contredisant les déclarations de l’Élysée

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Depuis le début du conflit, les autorités françaises, incluant Florence Parly et Jean-Yves Le Drian, ont affirmé respecter leurs engagements diplomatiques concernant la vente d’armes aux pays en guerre.

«La France ne vend pas des armes comme des baguettes de pain, d’abord parce que c’est interdit. Il y a des règles internationales. Non seulement nous les respectons, mais nous avons un processus extrêmement rigoureux avant de donner l’autorisation à des industriels d’exporter des armements à l’étranger», avait déclaré début juin dernier la ministre des Armées se prononçant sur RTL.

Des milliers de morts

Le conflit yéménite a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, environ 3,3 millions de personnes ont dû quitter leur foyer et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon les estimations de l'Onu.

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