«C’est ça la France?», un migrant évacué brusquement place de la République témoigne

© Sputnik . Ksenia KozletinaDes tentes accueillant de jeunes migrants dans un parc proche de la place de la République
Des tentes accueillant de jeunes migrants dans un parc proche de la place de la République - Sputnik Afrique
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Le Nouvel Obs a recueilli le témoignage d’un migrant dont les images avaient fait le tour des réseaux sociaux, suite à son expulsion de la place de la République par la police. Il décrit son périple depuis l’Afghanistan jusqu’en France.

Un migrant expulsé du rassemblement sur la place de la République le 23 novembre, a livré son témoignage au Nouvel Obs. Les images de son évacuation avaient fait le tour des réseaux sociaux. Une vidéo postée sur Twitter par le journaliste Remy Buisine montrait les policiers l’expulser sans ménagement de sa tente, le faisant rouler au sol.

Le migrant en question, Mohammad, un Afghan de 23 ans, affirme avoir été surpris par la manière dont les forces de l’ordre l’ont traité.

«J’ai été choqué. Je ne pensais pas que le policier utiliserait la force. J’étais là juste pour montrer qu’on était obligé de dormir dehors et pour demander un hébergement parce qu’il faisait froid. Ça se passe comme ça en France?», explique-t-il ainsi au Nouvel Obs.

De l’Afghanistan à la place de la République

Revenant sur son parcours, Mohammad explique avoir quitté l’Afghanistan, à cause du régime des Talibans. Il est passé par l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie, avant de rejoindre le camp d’Aubervilliers, évacué par la suite. Il précise avoir passé les frontières à pied, pour éviter les contrôles.

«Les policiers nous font à chaque fois partir de l’endroit où on s’est installés pour dormir au bout d’une heure ou deux», déclare-t-il au Nouvel Obs.

Mohammad affirme encore qu’il était conscient que le rassemblement de la place de la République était un «sit-in», une opération de communication organisée par les mouvements associatifs, pour alerter l’opinion.

L’évacuation de la place de la République le 23 novembre a soulevé de nombreuses polémiques quant à l’utilisation de la force par les policiers et le gendarmes. Suite à plusieurs incidents, Gérald Darmanin avait décidé de saisir l’IGPN. La police des polices a rendu son rapport le 26 novembre, mettant notamment en cause un commissaire divisionnaire pour un croche-pied fait à un migrant.

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