«Enterrées nues ou en couches»: l’interdiction des soins mortuaires à cause du Covid-19 dénoncée par un thanatopracteur

© Photo Pixabay / carolynaboothFunérailles
Funérailles - Sputnik Afrique, 1920, 07.03.2021
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La demande en soins apportés aux défunts avant leur inhumation s’est considérablement réduite en 2020 en raison du risque de contamination au Covid-19. Une situation dénoncée sur France Bleu par un professionnel de Sainte-Agathe-la-Bouteresse qui se dit avoir été choqué de voir des personnes «enterrées sans aucun soins mortuaires».

Arnaud Cardon, thanatopracteur à Sainte-Agathe-la-Bouteresse (Loire), spécialiste chargé du soin mortuaire apporté aux défunts avant leur inhumation, a dénoncé sur France Bleu l’interdiction de se charger des victimes du Covid-19 jusqu'à fin janvier.

«J'ai été choqué de voir des défunts enterrés sans aucun soins mortuaires, certaines personnes ont été enterrées nues, en couches, ou bien en couches souillées. C'est un manque de dignité», prévient auprès du média le professionnel en expliquant que les soins mortuaires aident les proches en deuil.

Arnaud Cardon assure pouvoir procéder à ceux-ci sans risque de contamination. Il note ne jamais avoir contracté aucune maladie pendant des dizaines d'années dans le cadre de son travail.

Pourquoi pas les victimes du Covid-19?

Il ajoute que les thanatopracteurs disposent de tous les moyens nécessaires (gants, combinaisons, lunettes de protection) pour «toute personne décédée, avec quelque pathologie que ce soit», car «on considère que ce sont des corps à risque».

«Nous faisons les soins mortuaires sur des malades du Sida, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capables de les faire sur des victimes du Covid-19», s’indigne-t-il auprès de France Bleu.

Face à cette situation, Arnaud Cardon a vu réduire son chiffre d'affaires de moitié en 2020, ce qui l’a privé des prêts garantis par l'État. Dans cette situation financière difficile, sa voiture a été saisie par un huissier de justice en raison d'impayés.

Une interdiction allégée

Un décret daté du jeudi 21 janvier, publié au Journal officiel vendredi 22 janvier, a néanmoins autorisé les soins de thanatopraxie sur les corps des personnes ayant commencé à présenter des symptômes du Covid-19 plus de 10 jours avant leur décès.

«La présentation du défunt à la famille et aux proches est rendue possible au sein du lieu où le décès est survenu», indique également le décret précisant pourtant que «le cercueil est définitivement fermé avant la sortie du lieu où le décès est survenu, en présence de la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles ou de la personne qu'elle aura expressément désignée».

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