«Je voulais mettre cette bombe dans l’église»: les notes troublantes de l’adolescente radicalisée arrêtée à Béziers

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Dans une église - Sputnik Afrique, 1920, 18.04.2021
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La jeune femme de 18 ans arrêtée à Béziers car soupçonnée d’avoir préparé un attentat contre une église était adepte à la fois du djihadisme et du nazisme, informe Le Parisien. «Une adolescente en perdition», d’après les éléments retrouvés lors de la perquisition.

Le 4 avril dernier, Leila B., âgée de 18 ans, était arrêtée au domicile de sa mère à Béziers, soupçonnée de vouloir commettre un attentat contre une église. La perquisition a permis de mettre la main sur son journal intime, du matériel destiné à la fabrication d’explosifs, ainsi que des messages destinés à des contacts radicalisés, détaille Le Parisien.

La chambre de la jeune femme a particulièrement interpellé les enquêteurs: le World Trade Center en flammes affiché au mur, des photos du corps décapité de Samuel Paty, un couteau de 30 centimètres sur sa table de chevet, ainsi que matériel destiné à fabriquer des explosifs. Les démineurs ont indiqué qu’elle avait de quoi fabriquer des bouteilles explosives «acide-aluminium», un dispositif souvent vu chez les djihadistes, selon le quotidien, mais aucun matériel n’était «prêt à l’emploi».

Déscolarisée depuis deux ans, elle passait ses journées dans sa chambre, dont la poignée de porte était démontée afin que personne n’y rentre, précise le journal. Sa mère et ses sœurs, également interpellées le 8 avril, ont été remises en liberté car ne présentant «aucun élément de radicalisation», selon le Parquet national antiterroriste.

Fascinée par la mort

Les notes et communications de Leila B. ont révélé sa personnalité «pour le moins complexe», signes d’une «adolescente en perdition», «fascinée par la mort et la violence extrême», écrit Le Parisien. Elle regardait à la fois des vidéos de Daech* et de tueries aux États-Unis et faisait partie d’un groupe de néo-nazis et de djihadistes sur Telegram.

«Je me suis intéressée à ces deux idéologies uniquement pour justifier ma fascination pour la mort violente. Je ne croyais vraiment ni en l’une ni en l’autre», a-t-elle assuré auprès des enquêteurs, précisant qu’elle voulait «attirer l’intention» et «faire peur aux gens».

Menace imminente?

Sa passion morbide l’a tout de même placée sous l’influence d’un homme radicalisé qui serait installé en Turquie. Parmi les messages interceptés entre Leila B. et lui, des promesses d’attentat kamikaze à l’aide d’une bombe. «Il disait qu’il voulait attaquer une église ou synagogue avec des armes», a-t-elle confié, citant Strasbourg et Montpellier.

Un plan de l’église située juste à côté de chez elle a également été retrouvé. «Je voulais mettre cette bombe dans l’église. Je n’avais pas encore décidé quand je voulais la faire exploser, ni l’horaire ni la date», a-t-elle précisé. En plus de l’église, elle avait dessiné un plan de son ancien lycée.

«Je vais buter un de mes voisins puis décider si je bute trois autres voisins […] Après je vais au lycée et je commence le massacre. Je vais faire sauter, détruire des trucs, buter tous les gens sur mon chemin», a-t-elle griffonné dans son carnet personnel.

D’autres intentions étaient également évoquées par l’apprentie terroriste, notamment dans ses échanges sur Telegram avec des individus radicalisés.

«Les chrétiens, je vais tuer. Couper des têtes. Je vais tuer les gens de l’église, oui Montpellier en France», a-t-elle écrit.

Elle a en outre indiqué vouloir se procurer «quatre fusils d’assaut» et faire «des centaines de morts».

Visée par une enquête

Le Parisien rapporte également que Leila B. avait déjà été visée par une enquête judiciaire en mars 2020. Une collégienne avait dénoncé ses propos sur Instagram, où elle avait menacé de «commettre un assassinat en abattant une personne depuis son balcon avec une arme à feu avant de suicider».

«J’aime bien voir les gens se faire décapiter, la personne qui souffre, celui qui coupe la tête, la mort», avait-elle déclaré lors de son audition.

L’affaire avait été classée sans suite. Durant la même période, son compte Twitter était signalé sur la plateforme Pharos pour la publication d’une vidéo montrant des enfants-soldats de Daech*.

Jeudi 8 avril, elle a été mise en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et «détention de produits incendiaires ou explosifs». Elle a été placée en détention provisoire. La direction générale de la sécurité intérieure a été informée des intentions de la jeune femme par le renseignement marocain, lequel a découvert son compte Telegram.

 

*Organisation terroriste interdite en Russie

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