Erdogan veut donner «une leçon forte et dissuasive» à Israël

© Sputnik . Mikhaïl Klimentiev / Accéder à la base multimédiaRecep Tayyip Erdogan
Recep Tayyip Erdogan - Sputnik Afrique, 1920, 13.05.2021
S'abonner
Le Président turc a appelé la communauté internationale et les Nations unies à donner «une leçon forte et dissuasive» à Israël après les attaques de l’État hébreu contre des civils palestiniens.

Depuis la prise d’assaut par l’armée israélienne d’un navire turc pour Gaza en 2010, les relations entre ces deux pays connaissent un regain de tension. Cette semaine, Recep Tayyip Erdogan, ardent défenseur de la cause palestinienne, s’est emporté contre l’État hébreu sur fond d’une flambée de violences au Proche-Orient.

«Donner une leçon à Israël»

Lors d'un appel téléphonique à Vladimir Poutine, M.Erdogan a déclaré que la Turquie «avait répondu de la manière la plus forte aux attaques qu'Israël a menées imprudemment contre Al-Qods, Gaza, la mosquée Al-Aqsa et les Palestiniens». Il a notamment «souligné qu'il était nécessaire que la communauté internationale donne une leçon ferme et dissuasive à Israël».

M.Erdogan a également proposé «d'envoyer une force de protection internationale» pour «protéger les civils palestiniens» des attaques israéliennes.

Pour lui, les heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées, qui ont fait plus de 300 blessés, étaient une «attaque contre tous les musulmans» et les autorités israéliennes sont «dépourvues d'éthique».

Erdogan demande l’intervention des organisations internationales

Le Président turc a ajouté qu’«il était important que le Conseil de sécurité des Nations unies intervienne dans cette affaire avant que la crise ne s'aggrave davantage» et «que le Conseil devrait transmettre des messages déterminés et clairs à Israël pour mettre fin à ses attaques» contre la bande de Gaza.

Dans un communiqué du 13 mai, il fait écho à ces propos.

«Les actions d'Israël, qui vont à l'encontre des décisions des organisations communes de l'humanité, des droits fondamentaux de l'homme, du droit international et de toutes les valeurs humaines, doivent être immédiatement arrêtées. Sinon, personne sur terre n'aura plus confiance dans les organisations ou les règles internationales. Si le Conseil de sécurité de l'Onu ne met pas fin à cette atrocité avec des mesures immédiates et efficaces, cela signifiera qu'il accepte inconditionnellement la situation tordue que nous décrivons comme "le monde plus grand que cinq" [que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité paralysent l’Onu, ndlr]. Il ne faut pas oublier qu'Al-Qods c’est l'ensemble du monde et que les musulmans là-bas sont l’humanité toute entière», a-t-il souligné.

Ces déclarations interviennent dans un contexte de vives tensions et de violences qui ont fait plus de 80 morts dans la bande de Gaza, bombardée par les forces israéliennes, et en Israël, où le Hamas a multiplié les tirs de roquettes, tuant sept personnes.

Une rhétorique rigide

Connu pour ne pas mâcher ses mots à l’encontre de l’État hébreu, Recep Tayyip Erdogan a comparé à maintes reprises les autorités israéliennes aux responsables nazis.

Recep Tayyip Erdogan - Sputnik Afrique, 1920, 12.05.2021
Le paradoxe Erdogan: le «sauveur» de la Palestine qui a besoin d’Israël
En juillet 2014, en pleine intervention israélienne à Gaza, il a accusé Israël d’avoir «surpassé Hitler en matière de barbarie», provoquant un tollé. En 2016, lors d’une interview pour une chaîne israélienne, il a admis que cette comparaison était «déplacée», mais n'a pas renié pour autant ses accusations à l'encontre d'Israël. Par ailleurs, il a déclaré être «très conscient» de la sensibilité liée au nom d’Hitler, responsable de l'élimination systématique de millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 2018, M.Erdogan a répété ses paroles, déclarant que «l'âme d'Hitler se retrouve chez certains dirigeants en Israël», en référence à la loi qui définit Israël comme l'État-nation du peuple juif, adopté par les députés israéliens. En 2019, il a récidivé à l'Assemblée générale des Nations unies en comparant la politique d'Israël à celle des nazis.

Les échanges d’insultes avec Benyamin Netanyahou ne sont également pas rares. En 2019, le Premier ministre israélien a crié à la «plaisanterie» devant les accusations de racisme émises à son encontre par la Turquie, et a qualifié le Président turc de «dictateur». Ce à quoi ce dernier a répliqué en l’accusant d'être un «tyran» qui «massacre des enfants».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала