
Hier l'aviation de la coalition, qui compte environ 190 avions, a frappé les positions des Houthis sur tout le territoire yéménite, notamment la base aérienne, l'état-major, les avions de combat et les systèmes de DCA situés près de l'aéroport international de Sana. Les forces aériennes des alliés ont également ciblé les bases militaires occupées par les Houthis dans le sud du pays, qui avaient permis aux chiites de prendre le port stratégique d'Aden.
Majid Abdelaziz al-Turki, conseiller du ministre des Affaires islamiques, a expliqué la position des autorités saoudiennes: "L'objectif principal de la coalition est de rétablir l'ordre et les pouvoirs du président Abd Rabo Mansour Hadi, que Riyad et l'Onu considèrent comme le leader légitime du pays. Ce dernier a personnellement demandé aux forces du Conseil de coopération des États arabes du Golfe d'entrer au Yémen et d'éliminer les conséquences du coup d'État illégitime. D'autre part, les Houthis ont lancé des exercices militaires dans la province de Sa'dah dans le nord du pays, c'est-à-dire à proximité de notre frontière commune. Leurs leaders ont menacé d'entrer en Arabie saoudite pour faire chuter le régime. Ainsi, nous étions obligés de prendre des mesures militaires. Dans le futur, les autorités saoudiennes veulent obtenir un règlement diplomatique du conflit et sont prêtes à offrir une plateforme de négociations à ces fins". Mais de nombreuses tribus yéménites ne sont pas prêtes à soutenir le président du pays, déçues par sa politique et mécontentes des liens étroits entre Washington et Riyad. Qui plus est, elles ont reçu des offres attractives d'Ali Abdallah Saleh, allié des Houthis et ancien président qui a gardé une influence dans le pays depuis son éviction en 2011.Ce Yémen fracturé pourrait donc se transformer en champ d'affrontement de Riyad et Téhéran, considéré comme le financier principal des Houthis. Les autorités iraniennes ont déjà considéré hier l'opération Tempête de fermeté comme une "agression inspirée par les États-Unis", mais n'ont témoigné pour le moment d'aucune envie de se mêler ouvertement au conflit.
L'opération militaire au Yémen a été lancée sans l'approbation des institutions internationales, bien qu'il ait été prévu initialement que cette question soit débattue ce week-end lors du sommet de la Ligue arabe en Égypte. Hier Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a attiré l'attention des USA et des autres pays qui soutiennent l'opération au Yémen sur ses "conséquences sérieuses pour la sécurité régionale". Et vers le soir, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani à l'initiative de la partie iranienne. D'après le Kremlin, Vladimir Poutine a souligné l'"importance de l'arrêt immédiat des hostilités et de l'intensification des efforts — notamment dans le cadre de l'Onu — visant à élaborer des solutions pour un règlement pacifique du conflit" au Yémen.
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