En 2018, le tournoi d'échecs international de l'île de Man (Royaume-Uni) s'est transformé en laboratoire d'expériences scientifiques. Les organisateurs ont fixé sur certains joueurs des appareils évaluant le travail du cœur et les dépenses énergétiques. Il s'est avéré que certains joueurs, sans se lever, brûlaient autant de calories que les nageurs ou les coureurs dans la pratique de leur activité.
Le grand maître russe Mikhaïl Antipov a dépensé en deux heures de bataille intellectuelle 560 kilocalories, l'équivalent de 8 km de course à pieds ou de nage active pendant une heure. Le pouls de son adversaire Hikaru Nakamura atteignait pendant le jeu 130 coups à la minute, ce qui a provoqué également de sérieuses dépenses énergétiques.Pendant le match entre Anatoli Karpov et Garry Kasparov pour le titre de champion du monde, le premier avait perdu 9 kg. Mais leur confrontation s'était étendue sur presque six mois.
Les chercheurs français expliquent ces processus à l’œuvre dans l'organisme par le stress. Pendant une partie d'échecs, la fréquence cardiaque et la respiration s'accélèrent, ce qui peut influencer le métabolisme. Toutefois, les auteurs de l'étude notent que la grande quantité de kilocalories dépensées à certaines périodes d'un duel tendu est plutôt une exception. L'observation de vingt joueurs d'échecs professionnels a montré qu'ils brûlaient en moyenne près de 100 kilocalories lors d'une partie, ce qui est largement inférieur par rapport aux athlètes.
La pression du stress
Le cerveau d'un adulte consomme jusqu'à 20% de l'énergie générée par l'organisme. Chez les enfants et les adolescents, ce chiffre atteint parfois 60%. Plus l'activité intellectuelle est intense, plus la matière grise est demandeuse en énergie. Par exemple, la résolution de problèmes mathématiques compliqués ou l'apprentissage par cœur de nouvelles informations dépense davantage d'énergie que le visionnage d'un film ou le repos.
Cela a été prouvé par des chercheurs canadiens, qui ont demandé à 14 volontaires soit d'effectuer quelques exercices de mémoire et d'attention sur ordinateur, soit d'apprendre par cœur un extrait de texte, soit simplement de se reposer. Les chercheurs ont analysé le taux de sucre dans le sang, qui permet d'évaluer indirectement la quantité d'énergie nécessaire pour l'activité intellectuelle. Le fait est que le cerveau est le seul organe alimenté en énergie uniquement grâce au métabolisme des glucides.Il s'est avéré que les individus qui avaient travaillé sur ordinateur et ceux qui avaient appris par cœur un texte avaient dépensé 250 et 200 kilocalories de plus que ceux qui se reposaient. Toutefois, le niveau de cortisol (hormone participant au développement de réactions de stress) était également plus élevé dans les deux premiers groupes.
Selon les chercheurs de l'Institut Anokhine de recherche en physiologie normale, le cerveau consomme beaucoup d'énergie mais le stress et les émotions peuvent accroître les dépenses énergétiques de 30-40%. Les scientifiques sont arrivés à cette conclusion en observant 75 étudiants à quelques jours d'un examen et pendant les épreuves. Plus la date du test approchait, plus il fallait d'énergie. Et si, à 72 heures de l'épreuve, les étudiants dépensaient environ 750 kilocalories de plus qu'habituellement, le jour de l'examen ce chiffre était supérieur de 1.000 kilocalories.
Le cerveau contre l'obésité
Des spécialistes britanniques supposent que le cerveau des esprits lents, contrairement aux esprits vifs, exigeront davantage de kilocalories lors des tests d'attention et de mémoire.
Peu d'adultes ont réussi à perdre du poids en faisant travailler leurs méninges. Contrairement aux enfants, qui à l'âge de 5-6 ans commencent à perdre rapidement du poids. Des scientifiques américains indiquent que la perte de la masse corporelle à cet âge est liée aux importantes dépenses énergétiques nécessaires pour le développement de l'intellect. Ensuite, avec le temps, la quantité de kilocalories nécessaires au cerveau diminue progressivement, ce qui est suivi par une soudaine prise de poids.
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