Après avoir dévoilé des résultats préliminaires, le groupe pharmaceutique AstraZeneca et l’université d’Oxford ont reconnu une erreur majeure dans le dosage du vaccin reçu par certains participants à l’étude, relate Associated Press. Qualifié de «très efficace», malgré un pourcentage affiché à 70%, soit moindre que les principaux autres candidats vaccins, le vaccin fait maintenant l’objet de nombreux questionnements des experts.
Dans un premier temps, certains spécialistes ont souligné des irrégularités dans les données de l’étude, avec des «informations cruciales» manquantes. Il s’avère également que le produit affiche de meilleurs résultats en faible dose (90%) qu’avec deux doses complètes (62%), sans que le laboratoire n’explique pourquoi.
Cette efficacité de 70% annoncée le 23 novembre est ainsi basée sur ces deux pourcentages, sachant que 2.800 participants ont reçu une petite dose et 8.900 deux doses complètes. L’étude met toutefois en commun les résultats obtenus à la fois en Grande-Bretagne et au Brésil, sur des essais conçus différemment.
Certains flacons utilisés dans l’essai n’avaient pas la bonne concentration de vaccin, si bien que certains volontaires ont reçu une demi-dose, a reconnu l’université d’Oxford dans un communiqué publié mercredi 25 novembre. Ce problème a été corrigé, indique le texte. Cette erreur pourrait toutefois bien porter préjudice au vaccin britannique.
Confiance érodée
«Le communiqué de presse a soulevé plus de questions qu'il n'a apporté de réponses», a commenté auprès du New York Times John Moore, professeur de microbiologie et d’immunologie au Weill Cornell Medical College. «Je pense qu'ils ont vraiment porté atteinte à la confiance dans l'ensemble de leur programme de développement», estime quant à lui George Proges, analyste à la banque d’investissement SVB Leerink.
Le directeur d’AstraZeneca, Menelas Pangalos, s’il reconnaît que l’étude ne prévoyait pas que des participants reçoivent une demi-dose, qualifie cette erreur de «hasard», qui aurait finalement permis aux chercheurs de trouver un dosage plus prometteur. «Cela ne mettait personne en danger», a-t-il assuré lundi 23 novembre à Reuters.
Son entretien n’a vraisemblablement pas suffi à rassurer les investisseurs, puisque les actions du groupe pharmaceutique ont chuté le jour même. Selon le New York Times, des critiques ont été émises lorsque des hauts dirigeants de la société ont tenu des conférences avec des analystes du secteur durant lesquelles ils ont divulgué des informations qui ne figuraient pas dans les résultats communiqués au public