La France n’a pas donné suite à une demande russe d’entraide pénale sur l’affaire Navalny

© AP Photo / Peter DejongLe siège de l'Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, Pays-Bas
Le siège de l'Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, Pays-Bas - Sputnik Afrique, 1920, 20.10.2021
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Répondant à une note diplomatique russe avec des questions sur l’affaire Navalny, la partie française informe ne pas vouloir donner suite à une demande judiciaire envoyée par la Russie.
La représentation permanente de France auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a répondu à une note verbale de la mission diplomatique russe avec plusieurs questions sur l’affaire Navalny.
Dans son courrier publié le 18 octobre sur le site Web de l’OIAC, la partie française fait savoir avoir "choisi" de ne pas "donner suite" à la demande d’entraide pénale que la Russie avait adressée à l’attention des autorités compétentes de la France.
"Il est avant tout de la responsabilité de la Fédération de Russie d’ouvrir une enquête crédible et transparente sur cet acte criminel survenu sur son territoire […] Nous attendons toujours de la Fédération de Russie qu’elle fournisse des explications crédibles à cette tentative d’assassinat", informe la mission diplomatique française.

Réponses allemande, britannique et suédoise

La représentation permanente allemande auprès de l’OIAC affirme dans sa réponse avoir réagi à toutes les demandes d’entraide pénale provenant des autorités russes en conformité avec le droit international et la législation nationale de l’Allemagne.
La partie allemande assure qu’aucun représentant des autorités du pays n’était à bord de l’avion privé qui a transporté M.Navalny d’Omsk à Berlin fin août 2020.
L’Allemagne souligne également avoir agi dans cette affaire en respectant toutes les normes de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et des documents et décisions internes de l’OIAC.
L’Allemagne considère que les autorités russes disposent de toutes les informations "suffisantes" et des échantillons biomédicaux nécessaires pour lancer l’enquête sur le cas ayant eu lieu sur le sol de la Russie.
La Suède informe avoir donné des explications aux questions posées par la partie russe lors des entretiens des officiels de son ministère des Affaires étrangères avec l’ambassadeur de Russie à Stockholm.
La mission diplomatique suédoise auprès de l’OIAC indique que toutes les questions relatives à l’analyse des échantillons biomédicaux d’Alexeï Navalny effectuée en Suède sur la demande de l’Allemagne devraient être adressées à Berlin.
Le Royaume-Uni rappelle de son côté l’histoire du développement par l’Union soviétique des agents toxiques du groupe Novitchok et l’affaire Skripal datant de 2018.

Empoisonnement présumé de Navalny

Le blogueur russe et fondateur du Fonds russe de lutte contre la corruption (FBK) Alexeï Navalny s'est senti mal le 20 août 2020 dans l’avion de ligne qui le transportait de Tomsk à Moscou.
L'avion a dû se poser en urgence à Omsk où M.Navalny a été hospitalisé. Les médecins russes ont constaté chez le patient un trouble métabolique qui a provoqué une forte baisse de sa glycémie.
Deux jours plus tard, à la demande de sa famille, le transfert d'Alexeï Navalny à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin a été effectué avec un vol privé.
Après une série d'analyses, les autorités allemandes ont annoncé que le Russe avait été empoisonné par un agent toxique du groupe Novitchok.
Remis, Alexeï Navalny a décidé de rentrer début 2021 en Russie où il a été arrêté et ensuite condamné à l'emprisonnement pour avoir violé les conditions de son contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire Yves Rocher de 2014.
En 2020, la Russie a envoyé trois demandes officielles d’informations sur l'affaire Navalny menée en Allemagne, sans recevoir de réponse. Dans le même temps, les autorités allemandes n’ont pas nié avoir accès aux substances de type Novitchok depuis les années 1990.
Le Service fédéral de sécurité (FSB) russe a qualifié cette affaire de provocation.
En juin 2021, Vladimir Poutine a déclaré à la chaîne de télévision américaine NBC que les autorités russes ne recouraient pas aux assassinats et n’avaient pas peur de l’opposition.
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