Grexit: vers une rupture du système?

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C’est un fait: l’invulnérabilité de la zone euro relève du mythe pur et simple. Analyse deFrançoise Compoint.

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Le Grexit, s'est-il avéré, a semé la panique dans les rangs, démontrant, d'une part, que l'invulnérabilité de la zone euro relevait du mythe pur et simple, de l'autre, que la démocratie, lorsqu'elle s'exerçait comme elle se doit — clin d'oeil à la démocratie directe ou à l'initiative populaire suisse — rendait flagrant le caractère incompatible des intérêts du peuple et d'un groupuscule hyper-élitaire de créanciers vivant aux dépens des dettes accumulées par les Etats.

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Le référendum grec dont personne ne met en doute le résultat — 61,31% de non à la zone contre 38,69% de oui — a cela de dramatique pour Washington et Bruxelles qu'il risque d'être contagieux. Encore faut-il cependant que la Grèce s'en sorte, ce qui lui vaudra bien des pressions d'ici là. La Grèce n'est pas l'Islande. Cette dernière qui s'en est joliment sortie reste un pays minuscule de 329.000 habitants dont le défaut ne représenterait qu'une goutte d'eau dans l'océan financier mondial. Partant de là, que penser d'une situation similaire en France ou en Espagne? Consciente du danger, la presse occidentale a bien veillé à ce que tout discours constructif sur la sortie de la zone euro et/ou de l'UE soit occulté. Néanmoins, il existe en France des partis souverainistes qui appellent au référendum. François Asselineau, Président de l'Union Populaire Républicaine (UPR) représente cette tendance.

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Voici le constat qu'il fait.

Dans l'état actuel des choses, les Français ont le choix entre deux options:

— Se résigner à vivre dans la zone euro telle qu'elle est et dans l'Europe unie telle qu'on la leur impose.

— Voter pour une nouvelle Europe, une « autre » Europe.

Le problème, selon lui, c'est que ce n'est pas aux peuples qu'il revient de choisir cette « autre » Europe qui serait, nous assure-t-on, la meilleure des solutions. Les négociations se feront de toute façon à huis-clos et les principes édificateurs de ladite nouvelle construction seront votés par le même groupuscule très peu médiatique qui est à l'origine de la version numéro 1. La France est particulièrement réticente à tout débat en la matière, pourtant, l'une des clauses du Traité sur l'UE prévoie une éventuelle sortie de l'UE. La majeure partie des grands maux de l'Europe « unie » sont déclinés à travers les impératifs du Traité, tel l'article 63 qui interdit le contrôle du mouvement des capitaux ou l'article 106 qui cautionne la privatisation des services publics. La solution se trouve donc à la surface.

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M. Asselineau dénonce par ailleurs l'assujettissement du budget de la République française à l' « approbation et à la correction » de technocrates non-français qui en outre ne représentent aucun peuple parce qu'ils ne sont pas élus. C'est en vertu de leurs pleins pouvoirs, précise-t-il, qu'ils ont plié la politique étrangère des pays concernés aux besoins de l'OTAN — une Alliance militaire pilotée par les Américains — qui aujourd'hui est à l'origine d'un double choc des civilisations — et avec le monde arabo-musulman et, d'une autre manière, avec le monde slave.

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