Un professeur décale un examen en raison du ramadan, un syndicat dénonce la «soumission» et la «lâcheté»

© Photo Pixabay / weisanjiangUne salle de classe
Une salle de classe - Sputnik Afrique, 1920, 16.04.2021
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Un examen à l’université Côte d’Azur a été décalé jeudi 15 avril par un professeur pour «accommoder la rupture du jeûne du ramadan» suite «à plusieurs demandes». Ce fait a été tout de suite divulgué par un syndicat étudiant qui a dénoncé une «lâcheté face à l’islamisme». L’établissement, lui, a promis de sanctionner l’enseignant.

Une polémique a été déclenchée jeudi 15 avril par l’organisation étudiante UNI qui a publié le courriel d’un professeur de l’université Côte d’Azur dans lequel il annonce à ses élèves le décalage d'un examen à cause du ramadan.

«Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20h à 22h30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible», a écrit l’enseignant dont le nom n’a pas été révélé.

​Un responsable local de l’UNI Nice a par la suite raconté au Figaro que c’était des étudiants qui ont averti le syndicat sur ce mail.

Une fois publié, le tweet a interpellé l’eurodéputé RN Thierry Mariani qui a rappelé que ce fait a eu lieu alors que le gouvernement faisait voter une loi «confortant le respect des principes de la République».

​Éric Ciotti, député et conseiller départemental des Alpes-Maritimes (LR), a également demandé des explications à la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal après cette information «extrêmement choquante et contraire à tous nos principes républicains».

​La réaction de l’université

Alors que l’établissement a confirmé au Figaro la véracité du mail, Jeanick Brisswalter, le président de l’établissement, a constaté «une faute professionnelle» qui ne restera pas sans «sanction», car tous les examens doivent se passer entre huit heures et 19 heures.

Dans un communiqué de presse cité par le quotidien, l’établissement se dit «attaché aux valeurs républicaines et laïques» et fait état «d’une initiative individuelle». Il indique également qu’il ne peut pas «cautionner» les raisons qui ont poussé le professeur à «réorganiser un examen à un horaire inadéquat».

Le syndicat dénonce l’«islamo-gauchisme»

Ce vendredi 16 avril, dans un communiqué publié sur Twitter, le syndicat UNI trouve «honteux» cet «énième signe de soumission de l’enseignement supérieur aux exigences d’une communauté religieuse».

​«C’est en l’occurrence une lâcheté face à l’islamisme qui veut imposer ses propres règles dans l’intégralité du fonctionnement de notre vie, y compris pour l’organisation des partiels», indique le document.

Selon l’organisation étudiante, suite à la polémique, l’établissement s’est seulement contenté de rappeler que les examens devaient avoir lieu en journée et non pas le soir. Déplorant cette «passivité consternante», l’UNI 06 exige que l’université reconnaisse l’existence d’«un réel danger communautariste» entre ses murs et lance «une grande enquête afin que ces faits gravissimes ne se reproduisent plus».

Jacques Smith, délégué national de l’UNI, a déclaré au Figaro que son organisation ne voulait pas dénoncer le professeur mais le fait qu’il existe depuis «des années» «une lâcheté de certains acteurs de l’enseignement supérieur face à l’islamo-gauchisme».

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