Quand Erdogan dit ce que Zelensky veut entendre: des politiques criméens commentent le soutien turc

© REUTERS / Murat Cetinmuhurdar/PPORecep Tayyip Erdoğan rencontre Volodymyr Zelenskiy à Istanbul
Recep Tayyip Erdoğan rencontre Volodymyr Zelenskiy à Istanbul - Sputnik Afrique, 1920, 11.04.2021
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Lors de sa rencontre avec son homologue ukrainien, le Président turc a une nouvelle fois évoqué la souveraineté de l’Ukraine, refusant de reconnaître l’appartenance de la Crimée à la Russie et suscitant des réactions de politiques de la péninsule.

Recep Tayyip Erdogan a déclaré à l’issue de négociations avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que la Turquie n’avait pas l’intention de reconnaître que la Crimée fait partie de la Russie, rapporte l’agence Anadolu.

«Nous défendons aussi fermement l’intégrité territoriale de l’Ukraine que la souveraineté de la Turquie. Nous avons confirmé une fois de plus notre décision de principe de ne pas reconnaître l’annexion de la Crimée», a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse commune.

Le chef d’État a également donné son soutien à la «Plateforme Crimée», un projet de Kiev visant à sensibiliser la communauté internationale au problème de l’appartenance territoriale de la péninsule.

«Nous espérons que cette initiative aura des résultats positifs pour toutes les ethnies criméennes, les Tatars de Crimée compris, ainsi que pour l’Ukraine», a souligné M.Erdogan.

Les propos du Président turc ont fait réagir des hommes politiques criméens.

Le chef du groupe de travail sur les questions juridiques internationales de la mission permanente de Crimée auprès du Président de la Russie, Alexandre Molokhov, a qualifié de phrase creuse le soutien turc à l’Ukraine qui souhaite récupérer la Crimée.

Un allié pire que des ennemis

«Erdogan poursuit ses propres objectifs en politique étrangère et le maintien de l’influence ukrainienne sur la Crimée ne fait pas partie de ses projets», a encore signalé M.Molokhov à Sputnik.

Selon lui, pour Zelensky, un allié comme la Turquie est pire que d’avoir des ennemis.

«La Plateforme Crimée avec la participation d’Ankara est vouée à l’échec», a-t-il ajouté.

Sergueï Tsekov, membre de la commission internationale du Sénat russe, estime que la position d’Erdogan est têtue et irréaliste.

«Répéter sans arrêt que la Crimée n’est pas russe ne la rendra jamais ukrainienne. Dans le cadre de cette Plateforme Crimée, on pourrait répéter mille fois que la péninsule est ukrainienne, que cela ne changerait pas son statut russe», a-t-il déclaré à Sputnik.

Des propos pour réconforter le jeune Zelensky

Le parlementaire Rouslan Balbek représentant la Crimée estime que le Président turc a énoncé ce que son homologue ukrainien voulait entendre.

«Cela ne veut pas dire que des actes suivront les paroles. Volodymyr Zelenski a l’âge d’être son fils. Peut-être que le Président turc a voulu dire quelque chose de réconfortant à un homme politique encore tout jeunot», a-t-il expliqué.

Le sommet de la Plateforme Crimée pendant lequel Kiev se propose de discuter de la restitution de la Crimée est prévu pour le 23 août. L’Ukraine a proposé de rejoindre l’initiative à plusieurs États, parmi lesquels la Turquie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada et les États-Unis.

En octobre 2020, Recep Tayyip Erdogan avait déjà déclaré que «la Turquie n’a pas reconnu et ne reconnaîtra pas l’annexion de la Crimée» et que son pays allait accorder son soutien aux Tatars de Crimée de concert avec l’Ukraine.

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