Il traverse en solitaire l’océan Atlantique en 85 jours pour retrouver ses parents à cause du Covid-19

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De peur de ne jamais revoir ses vieux parents à cause de la pandémie de Covid-19, cet Argentin a traversé en solitaire l’océan Atlantique, un trajet qui lui a pris 85 jours. Dans une interview accordée à Sputnik, l’homme a raconté les détails de cette aventure.

Parcourir en solitaire l’océan Atlantique à bord d’un bateau de huit mètres – peu de personnes oseraient entreprendre un tel trajet. Cependant, l’Argentin de 47 ans Juan Manuel Ballestero l’a fait en 85 jours malgré tous les risques. Dans un entretien avec Sputnik, le navigateur a expliqué ce qui l’a poussé à cette dangereuse aventure.

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D’après lui, dans les conditions de la pandémie de Covid-19, lorsque toutes les frontières ont été fermées, il avait peur de ne jamais revoir Carlos, son père, un ancien pêcheur de 90 ans, et Nilda, sa mère de 82 ans.

Ainsi, le 24 mars, il est parti à bord de son bateau, le Skua, rempli d'eau et de nourriture, depuis l'île portugaise de Porto Santo pour parcourir plus de 10.000 kilomètres vers la ville portuaire de Mar del Plata, en Argentine, où il est né.

«Je me souviens des nœuds dans mon estomac ce jour-là, entrant seul dans l'océan, dans toute sa solitude», raconte-t-il.

Des dangers inattendus

Bien qu’il parle de «la solitude la plus éternelle» qu’il a vécue «dans l'immensité de l'océan», il confie également quelques épisodes qui l’ont rendu nerveux. Il se rappelle qu’au Cap-Vert, au large de la côte nord-ouest de l'Afrique, il a été poursuivi par un bateau.

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«Je ne pouvais rien faire d'autre que de naviguer à toute vitesse pour m'éloigner d'eux. C'est pourquoi je me suis éloigné du Cap-Vert sans retourner sur terre pour chercher du carburant ou des fruits et j'ai affronté le voyage à travers l'Atlantique avec peu», se souvient-il.

Ensuite, pendant sept jours, dans la zone tropicale de l'Équateur, il dû attendre que le vent se lève pour continuer de naviguer. Près du Brésil, un coup de vent violent a fait chavirer le bateau et il a dû mouiller au large de Porto Belo pour le réparer.

Du vin et la radio

Toutefois, il savait aussi se faire plaisir lorsqu'il accomplissait une tâche ou lorsqu'il avait un temps de repos.

«Pour me récompenser, je prenais un coup de vin rouge l'après-midi, puis j'ai commencé à faire de même avec le whisky», révèle-t-il.

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«Je me divertissait à l’aide de la radio. C'était fascinant de pouvoir écouter le monde au moment où j’étais seul au milieu de l'océan.»

Une leçon à tirer de la pandémie

Finalement, après près de trois mois d'odyssée, son père Carlos est allé le rencontrer à un club nautique de Mar del Plata, où Juan Manuel Ballestero a dû attendre 72 heures pour un diagnostic négatif de Covid-19.

«Avec cette pandémie, j'ai appris que nous devions vivre davantage dans le présent. Maintenant, je vais passer ce temps avec mes parents et je vais écrire tout ce qui m'est arrivé dans la vie», a-t-il conclu.
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